Et pendant ce temps-là à la maison d’arrêt de Rochefort : une surpopulation qui indiffère encore et toujours …

Tandis que les Nations Unies tirent la sonnette d’alarme sur la surpopulation carcérale en France, on continue d’incarcérer comme si de rien n’était. La maison d’arrêt de Rochefort ne fait pas exception.

La patrie des droits de l’Homme a du plomb dans l’aile. Si cette réalité est palpable depuis plusieurs années, la situation des prisons françaises se dégrade encore un peu plus chaque jour et s’enfonce même gravement depuis l’entrée en vigueur le 1er janvier 2023 de la dernière réforme de Monsieur DUPONT-MORETTI visant à fusionner les anciens CRP et RSP et créant la gagesque si ce n’était la si dramatique LSCPD (libération sous contrainte de plein droit) après l’inutile et indigeste LSC « classique » . Les résultats sont alarmants.

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Au 1ER mai 2023, 73 162 personnes sont détenues en France et le taux d’occupation des maisons d’arrêt ou quartiers maisons d’arrêt s’élèvent à 142,9% . Par conséquent, les personnes détenues dans ces établissements sont contraintes de vivre dans une cellule de 9m2 (parfois moins) à deux, à trois voire plus dans des conditions indignes et qui ne peuvent en rien servir la réinsertion des personnes confiées à l’administration pénitentiaire.

Dans la jolie petite bourgade de Rochefort où l’on prépare joyeusement les festivités célébrant Pierre Loti le voyageur, une maison d’arrêt discrète, nichée entre les thermes où les curistes flottent et la Corderie Royale où les touristes visitent, on entasse 115 détenus alors qu’il n’y a que 50 places (record jamais atteint auparavant, le taux d’occupation est supérieur à 225 %). Les matelas sont au sol, les surveillants courent en chercher de nouveau à chaque nouvelle audience de comparution immédiate du tribunal judiciaire de La Rochelle et l’ensemble des personnels de l’établissement espère fébrilement que les magistrats voudront bien tenir compte de cette situation inacceptable.

Les faits démontrent pourtant le contraire : situations pénales mises à jour tardivement ne permettant pas un suivi dans de bonnes conditions et ne permettant pas d’anticiper la sortie des personnes de façon efficiente, recours qui ne seront jamais traités, efforts attendus inatteignables pour les personnes détenues : travailler alors qu’il n’y a pas de travail, suivre une thérapie de qualité et qui questionnent sur les faits à l’origine des condamnations alors qu’il n’y a plus de psychologue depuis belle lurette et qu’un psychiatre passe quand il peut, c’est-à-dire rarement (c’est vrai qu’on reçoit peu de personnes avec des troubles ou des pathologies psychiatriques, on pourrait même dire que les gens vont globalement bien !). Il paraîtrait même qu’il faudrait verser de l’argent à des victimes qui n’existent pas (au cas où) pour obtenir quelques jours de liberté supplémentaires.

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