Dialogue social au SPIP 33 : l’usant monologuE

A Bordeaux, le 15/09/2021

 La CGT a aujourd’hui décidé de boycotter ce comité technique imposé un mercredi de rentrée sans que nous n’ayons eu le temps de le préparer avec nos collègues de chacune des antennes. Rien que le choix de la date démontre du peu de considération du dialogue social au SPIP 33.

Vous ne serez pas étonné, Monsieur Le Directeur, de cette décision. Vous comprendrez, en effet, que face à l’effronterie et face à la provocation, la meilleure des réponses est le silence.

Sachez que nous regrettons d’en être arrivés là, dans cette impasse où nous avons été menés petit à petit, progressivement, insidieusement. La fatigue, l’épuisement, la lassitude ont eu raison de notre ténacité.

Nous n’avons plus d’illusion sur le rôle des comités techniques en Gironde réduits à une chambre d’enregistrement et  au passage en force.

Triste bilan, vous me direz, en si peu de temps d’exercice…Est-ce, au contraire, pour vous, un exploit…? Ou un échec…?

Le SPIP 33 depuis des années joue le jeu et teste, expérimente, innove et tente de tenir le cap comme de nombreux SPIP…

Depuis 2 ans, avec l’arrivée de la nouvelle direction, le tempo s’est accéléré, « fini de faire les zozos » (sic)  il faut évaluer, évaluer, évaluer, tracer dans APPI, faire des rapports, mettre en place du collectif, créer une plateforme judiciaire, faire entrer l’ARCA dans le SPIP (bureaux au siège!) se former à l’évaluation… et bien sûr à moyens constants et avec quelques décharges pour certains…

Tout un pan de notre travail est oublié  Quid des correspondants justice pôle emploi ? De conventions partenariales pour l’accompagnement  ? etc

Ne nous plaignons pas nous avons quelques contractuels qui viennent prêter mains fortes, toujours aussi précaires et maltraités… sans compter les services civiques et apprentis utilisés au gré des besoins !

Au milieu ouvert de Bordeaux, depuis quelques mois, les conditions matérielles déjà déplorables se sont encore délitées. Les lieux sont trop petits pour accueillir le personnel et les PPSMJ, les espaces communs inadaptés, l’accueil  est une hérésie architecturale et sécuritaire, des ascenseurs indolents voire en panne, des portes palières constamment ouvertes ou totalement fermées à clé, des fuites pestilentielles récurrentes suite à désengorgement du réseau des eaux usées, perte du réseau internet et maintenant coupures d’électricité…mais vu que le déménagement évoqué depuis 10 ans est imminent (pour 2024!) on fait traîner…

Le nombre de dossiers suivis par CPIP ne cesse d’augmenter, le partenariat réduit à peau de chagrin et les injonctions se multiplient. L’affaire Mérignac n’y est pas pour rien mais il y a autre chose… peut être la nécessité pour notre directeur sur le départ de laisser un bilan impeccable. Enfin sur les chiffres et surtout sur les rapports d’évaluation ! Y aurait-il une IFO basée sur ces résultats ? Pas sur, peut être simplement une question de réputation à tenir !?

En tout cas la pression sur les CPIP (et sur les DPIP!?)  est plus qu’une réalité, des relents de management autoritaire et agressif «  si les rapports ne sont pas faits dans les temps, pas d’accès au télétravail ou de la formation » , petits mails bien sentis des DPIP à leurs CPIP pour lister les rapports à faire urgemment dès le retour des congés, recadrages sur la capacité des personnels à s’organiser. Ce  management  agressif est  insupportable et totalement contre productif face à une équipe usée.

A Gradignan, une énième organisation présentée alors que la précédente n’est toujours pas évaluée, comme vous vous êtiez engagé et pour laquelle, la CGT avait fait part de son opposition sans que vous nous entendiez.  Nous aurions souhaité avoir un impact sur le nouveau sort réservé à la maison d’arret de Gradignan, à qui l’on en demande toujours plus, où la mise en place de la SAS se fait au forceps et au détriment de la cohérence d’équipe. Aucun temps laissé aux échanges, votre timing prime sur le reste ! Mais nous sommes lucides, notre présence au CT ne changerait rien à un texte que vous passerez de toutes façons en faisant fi des difficultés des CPIP comme à chaque fois.

Vous n’avez eu de cesse de vouloir avancer à tout prix.

Les notes que vous souhaitez faire enregistrer ce jour par le CT le démontrent. Le maître mot « évaluation » est partout et toute l’organisation des services est axée sur cet unique objectif . Savez-vous monsieur que dans le cadre de nos missions nous devons aussi « accompagner », «  écouter »,  « orienter » « conseiller », « cadrer », « rendre compte », … vous ne ferez pas passer insidieusement vos modifications.

Le dialogue ne se décrète pas mais  le dialogue social ne se confisque pas non plus!

Les représentantes CGT au comité technique du SPIP 33