La CGT insertion probation dans la presse

L’administration pénitentiaire verrouille le débat interne sur la radicalisation

Alors que la prévention de la radicalisation violente en prison tâtonne, l’expression publique de voix critiques de syndicalistes est bâillonnée par la direction.

LE MONDE | • Mis à jour le | Par Romain Ouertal

Prison de Villepinte (Seine-Saint-Denis), en mars.

Depuis sept ans qu’elle travaille au sein du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) du Lot-et-Garonne, Eglantine Bourgognon a une habitude. Conseillère d’insertion et représentante CGT, elle partage régulièrement, via sa boîte mail professionnelle, des articles ou des décisions de justice qui touchent « à ce qui nous occupe : la politique pénale, la gestion de la délinquance… ». Transmis aussi bien à des collègues qu’à des membres de la direction, ces mails n’avaient, d’après elle, jamais posé de problèmes particuliers. Au contraire, « jusqu’à maintenant, j’avais plutôt eu des retours positifs, c’est aussi le devoir d’un fonctionnaire de s’informer », justifie-t-elle. Le 23 mars 2017, c’est un article sur le thème de la radicalisation qu’elle partage.

Le sujet est sensible. Les conseillers d’insertion et de probation, dont la mission est de prévenir la récidive et de favoriser la réinsertion des personnes condamnées, peuvent être appelés à contribuer à « la prévention de la radicalisation violente ». Un changement critiqué notamment par la CGT insertion-probation et la Snepap-FSU, majoritaires au sein des SPIP, qui y voient le risque d’une dénaturation de leur métier et une atteinte « à la relation de confiance » avec les personnes qu’ils ont en entretien.

Dès le lendemain, un mail de son supérieur vient signifier à Eglantine Bourgognon qu’il ne lui appartient pas de « diffuser des articles d’opinions » par sa messagerie professionnelle et qu’elle s’exposerait « à une sanction disciplinaire si cela se renouvelait ». L’article en question, « Radicalisation et mystifications », a pourtant été écrit par deux enseignants-chercheurs du laboratoire de recherche de l’Ecole nationale d’administration pénitentiaire, qui forme l’ensemble des personnels pénitentiaires en France. « Ce thème est tellement sensible que la direction veut tout maîtriser », lance Eglantine Bourgognon qui,…

Pour lire l’article dans son intégralité cliquer sur le lien suivant: Version imprimable article Le monde 23 mai 2017 

Pénitentiaire. On ne badine pas avec la radicalisation

ALEXANDRE FACHE
MERCREDI, 26 AVRIL, 2017
L’HUMANITÉ
Delphine Colin, secrétaire nationale de la CGT insertion et probation : « Le problème de fond, c’est la volonté de faire de la pénitentiaire un instrument du renseignement intérieur, alors que notre rôle premier, c’est la réinsertion des détenus. » Ludovic/REA

À Agen, une conseillère d’insertion, militante CGT, est menacée de sanction pour avoir diffusé un article sur le sujet. Une nouvelle censure, un an après l’affaire Mylène Palisse.

Les prisons se remplissent, mais les cerveaux, eux, sont priés de se vider. Alors que le nombre de personnes détenues en France vient de battre un énième et triste record, dépassant en avril la barre des 70 000 détenus, l’administration pénitentiaire s’attaque de nouveau à la liberté de penser de ses agents. En l’occurrence, celle d’…

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