Revue de Presse Mobilisation SPIP 2016

Vous trouverez ci dessous une revue de presse concernant la mobilisation en cours dans les SPIP. N’hésitez pas à nous envoyer vos articles !

LIEN SOCIAL

L’ACTUALITÉ DE LIEN SOCIAL

Sur le site de Lien Social

18 AOÛT 2016
Insertion et probation : la lutte continue
Après six mois de lutte intersyndicale et une mobilisation historique, les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) font plier le gouvernement. En effet, après de longues négociations, leurs revendications ont fini par aboutir dans les derniers jours de juillet. Mais vu l’actualité liée aux attentats, les SPIP craignent encore le pire : si leur statut a été revalorisé, la question de la réinsertion reste posée.

Tout sécuritaire
« Retour aux fouilles systématiques dans les établissements pénitentiaires, caméras de surveillance dans les cellules, loi renseignement, lutte contre la « radicalisation » et le terrorisme, aménagements de peine en chute libre, hausse du nombre de détenus… Le tout sécuritaire est donc revenu au galop ! » souligne le collectif CGT Insertion Probation, dans un communiqué du 26 juillet.

Record
Cet été, avec 69 375 détenus pour 58 311 places, les prisons françaises ont établi un nouveau record de surpopulation. Multirécidiviste en la matière, la France ne semble pas vraiment chercher d’alternative à l’incarcération. Laquelle supposerait notamment d’accorder une plus grande place à l’insertion et à la probation.

LE FONCTION PUBLIQUE

Journal de l’UGFF-CGT

Numéro 243 de juin 2016  

Version imprimable du journal Fonction Publique

MISSIONS

– Service pénitentiaire
d’insertion et de
probation Pages 8 et 9
– Film : Au bout de leur
peine Page 9
– Trois questions à
Fabienne Titet Page 10
– Liberté d’expression
dans la pénitentiaire Page 11
– Point de vue CGT sur
les missions Page 11

missionsmissions + doc3 questions à Fabienne Titetpoint de vue CGT

FRANCE BLEU

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/les-effectifs-du-service-penitentiaire-d-insertion-et-de-probation-renforces-en-berry-1469809696

Les effectifs du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation renforcés en Berry
Par Gaëlle Fontenit, France Bleu Berry
Lundi 1 août 2016 à 6:00

MaxPPP TagID: maxnewsworld470651.jpg/Photo via MaxPPP

6 postes en plus pour le SPIP 36 © Maxppp – BERTRAND BECHARD
Après des semaines de grogne, le SPIP a enfin obtenu satisfaction. Un accord sur la réforme statutaire a été trouvé. A la clé : des embauches annoncées dans l’Indre et le Cher.

Depuis presque deux mois , les personnels du Service pénitentiaire d’Insertion et de probation -SPIP- de Bourges et de Châteauroux n’assuraient plus que leurs missions d’urgence, ultime étape dans un bras de fer qui les opposaient depuis des mois au gouvernement.
La semaine passée, un accord a été trouvé. Il prévoit une revalorisation des indemnités, une réforme du statut et le recrutement de personnels.

6 postes dans l’Indre

Dans l’Indre, le directeur du SPIP 36, Koman Sinayoko énumère les postes obtenus « deux conseillers d’insertion probation, un conseiller contractuel, un psychologue, deux secrétaires, un coordinateur culturel et une personne de plus pour le service en charge des bracelets électroniques. Nous étions 28 agents, nous serons 34″.

Des mesures qui satisfont les syndicats, même s’ils préfèrent rester prudents :  » Un conseiller au centre pénitentiaire suit entre 75 et 80 personnes, précise Angélique Michel, déléguée CGT. C’est mieux que ca n’a été mais les précautions nationales parlent d’un suivi où un agent pourrait avoir 40 personnes en charge et faire ainsi un meilleur travail ». Dans l’Indre, 1.500 personnes, condamnées ou en attente de jugement, sont suivies par le SPIP.

D’après les syndicats, le SPIP 18 se seraient lui, vu alloués 3 postes supplémentaires.

De nouvelles missions

L’annonce de ces renforts est d’autant bienvenue pour le directeur que ces derniers mois, les missions du SPIP ont été élargies.

« Nos missions sont croissantes, explique Koman Sinayoko. Notamment en matière de prévention contre la radicalisation : il s’agit de mettre en place des actions collectives et culturelles pour permettre à ceux qui seraient menacés de basculer dans le radicalisme de pouvoir retrouver une citoyenneté ».

Le budget alloué à ce plan de lutte dans l’Indre pour l’année 2016-2017 est de 60.000 euros.

SUD OUEST vendredi 29 juillet 2016

http://www.sudouest.fr/2016/07/29/la-filiere-insertion-a-obtenu-gain-de-cause-2450581-3452.php

« La filière insertion » a obtenu gain de cause

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PRISON – Un protocole d’accord a été signé mercredi, après quatre mois de lutte nationale. Soulagement, dans les effectifs du Spip, notamment à Mont-de-Marsan

Courrier électronique soulagé, mercredi, du représentant landais de la lutte intersyndicale pour une meilleure reconnaissance des effectifs des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (Spip). « Après quatre mois de combats, nous avons mis un terme au mouvement le 21 juillet. L’administration a en effet satisfait à l’ensemble de nos revendications », saluait tout heureux le consciencieux militant de la CGT, Nicolas Guillotte.

Les réformes statutaires actées dans un protocole d’accord signé mercredi doivent encore être discutées, pour une mise en place en 2018. Mais il semble déjà acquis que les conseillers d’insertion pourront accéder à la catégorie A. Le ministère se serait aussi engagé sur « la fin de la pré-affectation », une revendication très forte pour ne plus laisser des jeunes étudiants sans expérience sur des postes dévolus à des personnels diplômés.

Après quatre mois de lutte, avec des actions menées chaque jeudi pour sensibiliser la population, à Mont-de-Marsan et dans toute la France, organisations syndicales et chancellerie ont convenu d’affiner les choses dès le mois de septembre. « L’intersyndicale insertion probation tient toutefois déjà à remercier et féliciter tous ceux qui se sont mobilisés durant ces longues semaines », rapportait mercredi son porte-voix landais.

Article de presse CHARENTE LIBRE SUR LE  « pique nique revendicatif » devant la mairie d’Angoulême du jeudi 07 juillet 2016 / Scanned-image (1)

Blog Médiapart de l’OIP

Personnels pénitentiaires : La filière insertion en quête de reconnaissance

Ils étaient mille conseillers d’insertion et de probation, soit un tiers de la profession, à battre le pavé le 10 mai dernier. Depuis le mois de février, les personnels pénitentiaires d’insertion et de probation sont engagés dans une mobilisation de grande ampleur pour réclamer une meilleure reconnaissance de leur travail. Un mouvement qui peine à se faire entendre.
Manifestation des personnels du service pénitentiaire d'insertion et de probation de la prison de Bordeaux-Gradignan. © DRManifestation des personnels du service pénitentiaire d’insertion et de probation de la prison de Bordeaux-Gradignan. © DR

Par Cécile Marcel, Observatoire international des prisons – section française

La mobilisation des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) partait, en février dernier, avec de sérieux handicaps : leur statut pénitentiaire leur interdit le droit de grève, leur profession est peu connue du grand public et leurs revendications sont éclipsées par les manifestations contre la loi travail. Il a fallu des mois de mobilisation, alternant «semaines mortes» et rassemblements en région, pour que la porte du dialogue commence à s’ouvrir fin juin.

Les oubliés de l’administration pénitentiaire

En décembre 2015, les CPIP découvrent qu’un accord passé entre le ministère de la Justice et les organisations syndicales, dans le cadre du Plan de lutte anti-terroriste (PLAT 2) et à la suite d’un mouvement de surveillants en octobre, prévoit un renforcement humain et des mesures indemnitaires pour l’ensemble des personnels pénitentiaires… sauf pour la filière insertion et probation. Dans le même temps, le recrutement des mille nouveaux CPIP prévu sur 2014-2016 pour la mise en oeuvre de la réforme Taubira prend du retard. Alors que l’administration pénitentiaire (AP) se réjouit de « mesures historiques » pour les personnels pénitentiaires, c’est la « goutte d’eau » pour des professionnels dont la charge de travail ploie sous des tâches qui se sont multipliées ces dernières années. D’autant qu’ils ont aussi connu de profonds bouleversements identitaires à la suite de modifications législatives successives, et sont désormais sous le coup d’importantes pressions pour prévenir les risques de radicalisation violente.

Avec pour mission principale la prévention de la récidive, les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) sont chargés du suivi de l’ensemble des personnes placées sous main de justice. 3400 conseillers*, auxquels s’ajoutent 500 directeurs d’insertion et de probation, accompagnent près de 250 000 personnes, pour deux-tiers en milieu ouvert. Chaque CPIP gère en moyenne une centaine de dossiers, parfois jusqu’à 130 voire davantage, quand le Conseil de l’Europe préconise un ratio de prise en charge de trente à soixante personnes par agent de probation. En 2016, le budget de fonctionnement des SPIP était de 24,6 millions d’euros, sur 1,3 milliard – hors masse salariale – pour l’ensemble de l’administration pénitentiaire. « On est un corps de 3000 et face à nous, on a des surveillants qui représentent 28 000 personnels : en terme de visibilité et de poids, ce n’est pas la même chose. Par ailleurs, quand des surveillants déposent leurs clés, les répercussions sont visibles en terme de sécurité, y compris sur l’opinion publique. L’impact n’est pas le même que des CPIP qui ne vont plus en entretien et qui ne perturbent que les condamnés », note Fabienne Titet, secrétaire nationale de la CGT Insertion Probation, pour expliquer que l’administration reste sourde à leurs revendications. Pour Sarah Silva-Descas, également secrétaire nationale de la CGT Insertion Probation, le traitement réservé à la filière rejoint des enjeux d’égalité professionnelle entre hommes et femmes. La profession est à 75% féminisée. Or, constate-t-elle, « des améliorations sont proposées à un corps essentiellement masculin et pas à un corps essentiellement féminin ».

Des professionnels soumis aux aléas du politique

Derrière la reconnaissance des métiers de l’insertion et de la probation se jouent des enjeux de politique pénale. En milieu ouvert, la faiblesse des ressources humaines et la culture du contrôle consacrée par les législations successives font que le quotidien des CPIP est absorbé par la vérification du respect d’interdictions et obligations. En détention, il est ralenti par le travail administratif, alourdi encore par la réforme Taubira de 2014, qui s’est arrêtée au milieu du gué. L’examen systématique de la situation des détenus aux deux tiers de leur peine, prévue dans le cadre de la procédure de libération sous contrainte, a « créé une charge de travail supplémentaire car tous les dossiers doivent être préparés et  examinés, même si, derrière, les gens ne sortent pas », explique Olivier Caquineau, secrétaire général du syndicat SNEPAP-FSU. La contrainte pénale, si elle ne décolle pas, amène quant à elle « une autre façon de travailler ».

La profession a connu des transformations profondes depuis vingt ans, créant un trouble sur l’identité des professionnels, avec une évolution d’un travail social vers un travail plus juridique et, aujourd’hui, une approche davantage criminologique axée sur le passage à l’acte. Dans la foulée de la conférence de consensus, une impulsion a été donnée pour interroger les pratiques, s’ouvrir à ce qui se fait à l’étranger, faire remonter au niveau national ce qui marche sur le terrain. « Depuis deux ans, les CPIP ont été très sollicités sur un aggiornamento de leurs modalités d’intervention, précise Olivier Caquineau. Les gens se sont investis, en plus de leur charge de travail, sur des groupes de réflexion au niveau local, régional et national. » Les organisations syndicales ont joué le jeu, dépassant leurs points de divergence sur leur identité professionnelle « avec une volonté d’avancer sur les points de convergence », note-t-il encore.

Les attentats de 2015 et l’agression violente, en octobre, d’un policier par un détenu qui n’était pas revenu d’une permission de sortir vont changer la donne. « Le curseur, qui avait déjà péniblement tourné vers les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) et leurs missions, est revenu en arrière », juge Olivier Caquineau. Et si le travail des SPIP n’a jamais été une priorité, l’attention qui y est portée est désormais encore moins importante que par le passé. « Ça se concrétise dans la déclinaison du plan de lutte contre le terroriste, avec des moyens qui repassent entièrement sur la détention », note-t-il, et « une administration qui ne parle plus et ne vit plus qu’à travers la lutte contre la radicalisation ».

Des injonctions paradoxales

Les mesures prises dans le cadre de la lutte contre la radicalisation contribuent également à surcharger les CPIP et, surtout, alimentent leur mal-être. Des postes de délégués locaux du renseignement ont été créés au sein des services, avec une pression sur les CPIP pour faire remonter des informations, et un risque réel « que les gens se mettent à signaler n’importe quoi », met en garde Olivier Caquineau. Sans parler de la confusion des genres. « C’est inenvisageable pour un travailleur social d’avoir une relation de confiance avec une personne si celle-ci sait qu’on va transmettre des informations susceptibles de se retourner contre elle », déplore Sarah Silva-Descas, de la CGT insertion, dénonçant les injonctions paradoxales auxquelles les CPIP sont sans arrêt soumis. La confusion règne aussi autour de la mise en place, au sein des services, de binômes éducateurs spécialisés-psychologues, chargés à la fois d’améliorer « l’identification des phénomènes de radicalisation » et « la prise en charge des personnes radicalisées ou en voie de radicalisation », avec une préparation défaillante et un cadre d’intervention et des objectifs flous. En détention, les CPIP sont sollicités pour travailler plus spécifiquement auprès des personnes radicalisées ou vulnérables, avec le déblocage de budgets importants pour mettre en place de nouveaux programmes de prise en charge. Mais « les moyens humains manquent derrière pour construire les modalités d’intervention », note Olivier Caquineau, qui regrette les conséquences problématiques d’actions menées « sans préparation et dans l’urgence, pour dépenser cet argent ».

« On nous demande tantôt de la qualité, tantôt de la quantité, et ce n’est pas toujours conciliable, analyse Sarah Silva-Descas. On est  complétement paumé, on ne sait plus comment on doit travailler, dans quel cadre et pourquoi. » A ce constat s’ajoute celui de l’impasse des politiques pénales. 68 542 personnes étaient incarcérées au 1er juin 2016, talonnant le record historique de 68 859 détenus atteint en avril 2014. « Le projet de réforme pénale n’est pas allé assez loin et on se retrouve avec une population pénale qui explose, et un milieu fermé toujours aussi encombré », note encore Sarah Silva-Descas, qui conclut : « On a toujours affaire à un flux beaucoup trop important. »

Vers une avancée des négociations

Lors d’une réunion de travail tenue le 17 juin dernier, le ministère de la Justice a semblé entendre certaines des revendications des CPIP. Les derniers arbitrages devraient se tenir courant juillet. Une revalorisation de leur statut et l’augmentation des effectifs ne saura cependant faire l’économie d’une réorganisation en profondeur du travail des SPIP : dans un référé du 22 mars 2016, la Cour des comptes relevait que « le dispositif en vigueur comportait encore de nombreuses failles ou faiblesses, le suivi et la prise en charge des personnes condamnées manquant parfois de cohérence et de continuité ».

*Ce chiffre inclut les personnels en détachement, en disponibilité, et à temps partiel.

 

Les revendications des CPIP

Les principales demandes portées par le mouvement des personnels d’insertion et de probation sont les suivantes :
→ Une évolution salariale avec l’accès à la catégorie A – type pour les conseillers d’insertion et de probation (CPIP) et A+ pour les directeurs pénitentiaires d’insertion et de probation (DPIP)
→ Un alignement du régime indemnitaire sur celui des autres personnels de l’administration pénitentiaire
→ L’égalité de traitement des assistantes sociales ayant intégré le corps de CPIP pour le calcul de la pension retraite
→ Un abondement en ressources humaines au-delà des 1 000 postes promis, inscrit dans le plan de finances 2017
→ La suppression de la pré-affection pour la prochaine promotion de CPIP, pour permettre aux jeunes recrues d’aller jusqu’au terme de leur formation avant d’être en poste.
Fin juin, seule la suppression de la pré-affectation avait été actée. Des perspectives d’accès à la catégorie A et d’évolution indemnitaire – sans pour autant qu’il n’y ait d’alignement sur les autres catégories de personnels pénitentiaires – étaient ouvertes pour les CPIP. Les perspectives
d’évolution restaient en revanche limitées pour les DPIP, avec le risque que soit entériné un décalage important avec les autres corps de direction de l’administration pénitentiaire. Le recrutement de nouveaux personnels d’insertion et de probation était envisagé dans le cadre
du nouveau Plan d’action contre la radicalisation et le terrorisme (PART), sans qu’aucun chiffre n’ait été avancé.

 

Cet article est issu du n°93 de la revue trimestrielle Dedans-Dehors, éditée par l’Observatoire intertional des prisons. Pour vous abonner à la revue papier, c’est ici

SUD OUEST

Les conseillers SPIP luttent pour exister
Publié le 24/06/2016 . Mis à jour le par S. C.

Ils étaient une dizaine sur les marches du Palais.
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ARTICLE ABONNÉS Une dizaine de personnes ont manifesté hier midi sur les marches du tribunal d’Angoulême.

La manifestation était contenue, silencieuse et courte. Hier, entre midi et 14 heures, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) sous l’élan de la CGT, ont organisé un rassemblement statique sur les marches du Palais de justice d’Angoulême. Leurs revendications : le manque de valorisation et de reconnaissance de leur métier. Ce service dépendant du ministère de la Justice et de l’administration pénitentiaire est méconnu du grand public.
Pourtant, ces 3 600 conseillers ont une mission essentielle au sein de la grande machine judiciaire : la prévention de la récidive. Depuis le 8 avril, le mouvement national, discret, milite pour un « vrai plan de recrutement, l’ouverture de négociations statutaires et la remise à niveau du régime indemnitaire ». « Nous ne demandons pas à être mis sur un piédestal, juste à être considérés, reconnus », défendent-ils.

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Indre
Les conseillers d’insertion manquent de moyens

22/06/2016 05:38
SPIP
Les conseillers du Service d’insertion et de probation de l’Indre, en compagnie d’Amandine Dumas, juge d’application des peines, et Rémi Figeroux, vice-président du tribunal.

Châteauroux. Les conseillers du Spip qui accompagnent les détenus pour faciliter leur réinsertion et limiter les récidives, ont manifesté hier.
Après une première manifestation à Paris, le 10 mai, les conseillers du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) de l’Indre se sont retrouvés sur les marches du palais de justice de Châteauroux, hier, entre 12 h et 14 h, pour demander de meilleures conditions de travail. Privés du droit de grève, ils ont ainsi manifesté durant leur pause déjeuner. Plusieurs magistrats leur ont apporté leur soutien. « Il y a même un détenu qui m’a dit : «  S’il faut faire des pancartes, moi je vous aide !  » », sourit Sabrina Guillermo, déléguée CGT.

Depuis quatre mois, ils tentent de se faire entendre du ministère de la Justice et de la direction de l’Administration pénitentiaire pour bénéficier des revalorisations d’indice accordées en décembre dernier aux personnels pénitentiaires, dont ils ont été exclus. Mais ils dénoncent surtout d’importants manques de moyens humains. Les Spip comptent ainsi 4.000 personnels dont seulement 2.800 sont réellement opérationnels sur le terrain, pour assurer le suivi de 240.000 à 250.000 personnes. Un chiffre très éloigné des 60 personnes par conseiller préconisées par le Conseil de l’Europe ou des 30 personnes par agent au Canada et des 25 en Suède. L’Indre compte une quinzaine de conseillers d’insertion, quatre postes de directeur et des agents administratifs, pour 200 détenus à Saint-Maur, 380 au Craquelin ainsi que 120 personnes en milieu ouvert par conseiller. « Ce sont des gens qui accumulent les difficultés et la condamnation en justice vient souvent ensuite.Plus le nombre de mesures augmente, plus on réduit le temps passé avec eux. C’est difficile de faire un travail de qualité. Beaucoup de partenaires sont eux aussi en difficulté comme Pôle emploi, l’Afpa ou le Greta. Et les difficultés de logement s’y ajoutent. C’est frustrant pour nous mais surtout pour les gens qui sont suivis. Pour ceux qui font des efforts d’insertion, quand on n’arrive qu’à peu de résultats car peu de moyens, quelle image on leur renvoie de la justice, de l’effort ? »

«  Difficile de faire un travail de qualité  »
Les conseillers du Spip dénoncent également des problèmes matériels : véhicules de service manquants, locaux vétustes ou parc informatique inadapté. Leur rôle est pourtant primordial dans l’accompagnement des citoyens incarcérés et dans la lutte contre la récidive. Ils prennent ainsi en charge les anciens détenus ou les personnes condamnées à des travaux d’intérêt généraux et des peines avec sursis, ainsi que les détenus en attente de procès ou déjà condamnés, permettant le maintien des liens avec les familles, les bailleurs, les employeurs et divers partenaires tels que Caf, Pôle emploi, Trésor public ou associations d’insertion, « pour que quand ils sortent, tous les liens ne soient pas rompus », limitant ainsi les risques de récidive.

LE REPUBLICAIN DE L’ESSONNE

Edition du 16 juin

Version imprimable Article LE REPUBLICAIN 16.06.16

LE REPUBLICAIN LORRAIN

Metz : les conseillers pénitentiaires en manque de reconnaissance

Au centre de rétention pénitentiaire de Metz-Queuleu, les conseillers d’insertion et de probation suivent en moyenne 120 personnes. À Sarreguemines, chaque agent suit de 200 à 230 mesures. (Photo : RL)
Au centre de rétention pénitentiaire de Metz-Queuleu, les conseillers d’insertion et de probation suivent en moyenne 120 personnes. À Sarreguemines, chaque agent suit de 200 à 230 mesures. (Photo : RL)
Conditions de travail difficiles, faibles rémunérations, formations dévoyées, les conseillers d’insertion et de probation se sentent oubliés. Vendredi, ils manifestaient une nouvelle fois devant la prison de Queuleu.

Comme tous leurs collègues en milieu pénitentiaire, les conseillers d’insertion et de probation n’ont pas de droit de grève. Quand ils tractent ou manifestent, ils le font au petit matin, avant de pointer, ou à la pause de midi. Vendredi, à l’heure du casse-croûte, une dizaine d’agents se sont rassemblés devant le centre pénitentiaire de Metz-Queuleu, à l’appel de l’intersyndical FO-CGT-SNUEPAP-FSU.

À la prison, on a l’habitude de les voir battre le pavé sous les miradors car leur mouvement a démarré il y a plus de quatre mois. À Metz, mais aussi à Sarreguemines, Thionville et un peu partout en France. À Queuleu, le service du SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) compte sept conseillers – dont l’un en temps déchargé -, une assistante sociale ainsi qu’un agent administratif sur les deux postes à pourvoir.

Chargés d’accompagner jusqu’à la sortie les personnes détenues ou libres par décision de justice, ces agents sont spécialisés dans la prévention contre les risques de récidive. « Nous travaillons aussi bien avec des personnes qui ont commis un crime comme un simple vol. Notre mission devrait pouvoir se faire au cas par cas. Or, un agent doit suivre 120 personnes en milieu ouvert et 100 personnes en milieu fermé ! C’est deux fois plus que les préconisations européennes pourtant adoptées par la France », relèvent les conseillers.

À Sarreguemines, le nombre de personnes suivies par CPIP monte à 230 et à Thionville (milieu ouvert) à 160. Le plan triennal de 1 000 recrutements annoncé en 2014 devait permettre de décharger les agents. Mais « il a pris du retard. Et il ne tient pas compte des départs ! », objectent les manifestants. Comme leurs 3 000 collègues en France, ils revendiquent aussi un accès à la catégorie administrative A, « comme les infirmières ou les éducateurs. On a un Bac + 2 et deux années de formation qui ne sont pas reconnues », regrettent-ils.

Une formation dévoyée, jugent-ils, puisque « la deuxième année normalement consacrée au stage voit les pré-affectés remplacer des titulaires ». Pour se faire entendre, les agents observent des journées mortes : « On ne va pas aux entretiens, on ne répond pas au téléphone, on ne participe pas aux commissions ».

Vendredi, les organisations syndicales étaient reçues à la direction administrative pénitentiaire à Paris pour relayer ces doléances une nouvelle fois.

Cé.K. (Le Républicain Lorrain)

LA DEPECHE

SPIP mort au SPIP 82

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LA DEPECHE

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Une fumée de colère au sein des conseillers SPIP

Justice

Force Ouvrière et la CGT appelaient à un rassemblement des conseillers d'insertion et de probation hier à Agen. / PhotoMorad Cherchari
Force Ouvrière et la CGT appelaient à un rassemblement des conseillers d’insertion et de probation hier à Agen. / PhotoMorad Cherchar

Les syndicats Force Ouvrière et CGT appelaient à un rassemblement des conseillers d’insertion et de probation, hier midi, au pied de leurs locaux à Agen.

Ils, elles sont moins de 4 000 en France, moins de 20 à Agen. Elles et ils sont des conseillers d’insertion et de probation, dépendant du ministère de la Justice et de l’administration pénitentiaire. C’est un service méconnu du grand public, son rôle est de prendre en charge les détenus pendant l’exécution de leurs peines, et après. Les conseillers SPIP ont par exemple mission de fournir des rapports sur les demandes de placement sous bracelet électronique, ou encore les mesures de contrainte pénale par exemple. Un rôle essentiel dans le milieu carcéral.

Pas de grève

Le «manque de reconnaissance» de la part de leur ministère de tutelle est l’une des raisons qui motivait le mouvement déclenché par Force Ouvrière et la CGT en intersyndicale hier. Les agents de l’administration pénitentiaire étant interdits de grève et d’expression publique à l’exception des voix syndicales, le rassemblement a eu lieu au pied de l’ascenseur qui abrite leurs locaux, avenue Jean-Bru à Agen. Un «pique-nique revendicatif» qui leur a permis de mettre sur la table leurs revendications.

Les effectifs en premier lieu. Ils et elles sont 17 conseillers à Agen, 5 en milieu fermé au centre de détention d’Eysses Villeneuve.. «L’Europe dit qu’il ne faut pas plus de 40 dossiers par conseiller. Taubira (ex-ministre de la Justice, NDLR) a dit 80.» En Lot-et-Garonne, le chiffre atteint 130 par agent. Le chiffre suffit. Ce qui suffit aussi, c’est la décision du gouvernement «de nous exclure du plan antiterrorisme», ledit plan prévoyant le recrutement de personnels dans les mois et années à venir chez les gendarmes, douaniers, policiers… Ce mouvement est discret depuis le 8 avril, il s’est exprimé hier à Agen, entre autres lieux de rassemblement. Des personnels de l’ENAP, d’autres horizons syndicaux, se sont associés au rassemblement hier. Dans le panier des revendications aussi, un «vrai plan de recrutement, l’ouverture de négociations statutaires et la remise à niveau du régime indemnitaire.»

SUD OUEST

Agen : action des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation ce jeudi

Les agents du Service pénitentiaire d'insertion et de probation ont débrayé ce jeudi
Les agents du Service pénitentiaire d’insertion et de probation ont débrayé ce jeudi ©

Thierry Suire
Les agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP)  se sont réunis, ce jeudi à midi,  pour un pique-nique revendicatif

Une vingtaine de personnes s’est rassemblée dans les locaux pour protester contre l’exclusion du bénéfice des « mesures historiques pour l’administration pénitentiaire » décidées par le gouvernement le 14 décembre dernier dans le cadre du Plan de lutte anti-terrorisme 2.

Réunis en intersyndicale le SPIP 47 est entré dans le mouvement de mobilisation le 8 avril dernier, et réclame « un plan de recrutement adapté aux besoins et aux missions, l’ouverture des négociation statutaires pour l’ensemble des filière et la remise à niveau du dispositif indemnitaire supprimé récemment. »

Des actions dans tout le pays

« Nos missions évoluent sans cesse, de nombreuses expertises sont exigées, sans jamais voir de contrepartie. Actuellement, à Agen, une personne gère 130 mesures, alors que les préconisations de l’Europe portent sur 40 par personnes », dénonce une déléguée FO.

revendicatif

Le SPIP 47 est un service à compétence départementale. Il se compose de deux antennes une antenne à Agen : milieu ouvert et permanence maison d’arrêt ; une antenne milieu fermé au centre de détention de Eysses à Villeneuve sur Lot. L’antenne milieu ouvert d’Agen intervient sur tout le département.

Le SPIP 47 est un service à compétence départementale. Il se compose de deux antennes
 une antenne à Agen : milieu ouvert et permanence maison d’arrêt ; une antenne milieu
 fermé au centre de détention de Eysses à Villeneuve sur Lot. L’antenne milieu ouvert
 d’Agen intervient sur tout le département.

Les personnels d’insertion et de probation n’ont pas le droit de grève. Mais des actions se multiplient depuis plusieurs mois sur les terrains et au niveau national pour se faire entendre avec une manifestation sans précédent à Paris ayant réuni plus de 1000 personnels.

FRANCE BLEU

Manifestation à la prison de Metz de conseillers en insertion: « Difficile de faire de la réinsertion sans moyen »

Par Cécile Soulé, France Bleu Lorraine Nord jeudi 16 juin 2016 à 17:25

Des conseillers en insertion et probation devant la prison de Metz
Des conseillers en insertion et probation devant la prison de Metz © Radio France – Cécile Soulé

Après un rassemblement la semaine dernière devant le palais de justice de Metz, les conseillers en insertion et probation ont manifesté ce jeudi devant la prison de Metz. Ils dénoncent un manque criant de moyens pour mener à bien leur mission: aider les personnes condamnées à se réinsérer.

Les travailleurs de l’ombre de la justice veulent se faire entendre. Après un rassemblement la semaine dernière devant le palais de justice de Metz, les conseillers en insertion et probation ont manifesté ce jeudi devant la prison de Metz-Queuleu, l’appel de la CGT, FO et et le Snepap-FSU. Ils dénoncent un manque criant de moyens pour mener à bien leur mission: aider les personnes condamnées à se réinsérer. Les conseillers en insertion et probation prennent en charge les détenus mais aussi les personnes en semi-liberté, en liberté conditionnelle avec bracelet électronique ou encore condamnées à des travaux d’intérêt général. Mais ils ne sont pas assez nombreux et doivent suivre de plus en plus de personnes: plus de 100 détenus pour certains.

100 détenus suivis par un même conseiller à Metz

Kashi Belkacem se dit « en souffrance« . La charge de travail de ce conseiller en insertion probation à la prison de Metz a fortement augmenté: il suit 20 détenus de plus qu’en début de carrière, en 2009. En Moselle, d’autres services sont encore plus mal lotis explique sa collègue Sophie Schneider: « 200 personnes sont suivies par un seul conseiller à Sarreguemines, 160 à Thionville, il est difficile de proposer des suivis de qualité dans ces conditions« . Aider ceux qui sortent de prison à ne pas récidiver, à trouver du travail, un logement, le champ est vaste. « Nos missions sont pourtant au coeur des débats actuels de société, sur la récidive ou la radicalisation« , explique Kashi Belkacem.

D’autres pays, en revanche, font beaucoup mieux. Au Canada, les conseillers en insertion et probation suivent chacun en moyenne 50 personnes. Deux à trois fois moins qu’en France. Les conseillers en insertion et probation réclament aussi la reconnaissance d’une équivalence Bac + 4, pour être un peu mieux payés. 1.000 créations de postes ont été annoncées d’ici la fin de l’année mais ces recrutements ne se font pas encore sentir, parce qu’il y a eu dans le même temps beaucoup de départs à la retraite.

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Deux-Sèvres – Société
Insertion et probation : 1.200 personnes suivies
10/06/2016 05:30
SPIP (2)

Mario Jean est conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation : le représentant syndical niortais veut alerter sur les difficultés du Spip.

La semaine Spip mort est un mouvement national des personnels du Service pénitentiaire d’insertion et de probation. A l’appel d’une intersyndicale (CGT collectif insertion et probation, Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire qui appartient au mouvement FSU et CFDT Interco et justice), il s’agit, pour les participants, « de boycotter les réunions institutionnelles, tout en assurant nos missions », explique Mario Jean, conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP), à Niort, et représentant syndical CGT collectif insertion et probation.

Une action hier à Bordeaux

Point de départ de la grogne : une prime versée aux personnels pénitentiaires en rapport avec les missions de lutte contre la radicalisation. « Mais le Spip, qui assure pourtant aussi ces missions, n’a pas pu en bénéficier ! », déplore le représentant syndical.
Hier, dans le cadre d’actions nationales, était prévu un rassemblement devant le centre pénitentiaire de Bordeaux. S’il reconnaît que le Spip départemental fonctionne bien, Mario Jean rappelle les chiffres d’une activité débordante : « Au 1er mai, il y avait 95 détenus à la maison d’arrêt de Niort. Et dans les Deux-Sèvres, 32 personnes sous surveillance électronique et un peu plus de 1.000 personnes suivies en milieu ouvert. Nous sommes huit CPIP (dont six temps partiel) à Niort et cinq à Bressuire (trois temps partiel). » En France, on compte 79.490 détenus et environ 200.000 personnes suivies en milieu ouvert pour 4.000 CPIP. Autre revendication : un recrutement massif.

nr.niort@nrco.fr
Julie Menez

La Nouvelle République

Loir-et-Cher – Blois –
Barbecue revendicatif au Spip de Blois

10/06/2016 05:38
TETE SPIP

Hier midi, devant les locaux du Spip de Blois. La profession est fortement mobilisée depuis février dernier. – Hier midi, devant les locaux du Spip de Blois. La profession est fortement mobilisée depuis février dernier.Hier midi, devant les locaux du Spip de Blois. La profession est fortement mobilisée depuis février dernier.
Hier midi, devant les locaux du Spip de Blois. La profession est fortement mobilisée depuis février dernier.
Les agents des Services pénitentiaires d’insertion et de probation sont mobilisés dans le cadre de la semaine Spip mort. Ils s’estiment laissés pour compte.
Eclipsé médiatiquement par la grève des cheminots et des éboueurs, le mouvement des agents des Services pénitentiaires d’insertion et de probation tente tant que bien que mal de se faire entendre. Voilà pourtant quatre mois que cette profession méconnue qui a pour mission d’accompagner les personnes condamnées dans l’exécution de leur peine et leurs démarches d’insertion, est mobilisée. C’est pourquoi, dans le cadre de la semaine nationale « Spip mort », un barbecue revendicatif était organisé, hier midi, au siège du Spip situé avenue du Maréchal-Leclerc, à Blois. Répondant à l’appel du syndicat CGT Spip Centre-Val de Loire, ces conseillers, qui n’ont pas le droit de faire grève, se sont rassemblés symboliquement pour partager quelques brochettes et autres merguez. Et faire part de leurs revendications à travers la presse locale.
« Au sein de l’administration pénitentiaire, nous sommes un petit corps de 3.500 travailleurs sociaux face aux 25.000 surveillants des établissements carcéraux, notre seule façon de se faire entendre c’est de faire du bruit », déplorent Vincent Chardenon, secrétaire général adjoint du syndicat, et Jean-François Lable, élu de la coordination nationale et en poste au Spip de Chartres. Les conseillers Spip s’estiment laissés pour compte.

Le point de départ de ce mouvement fut l’annonce, après les attentats de novembre dernier, d’un plan de lutte contre le terrorisme (PLAT). Mais les personnels de la filière furent exclus des revalorisations indiciaires et des créations d’emploi promises à l’administration pénitentiaire.
Or ces conseillers, en majorité des femmes, doivent gérer chacun de plus d’une centaine de personnes condamnées alors que l’Europe préconise de ne pas dépasser 60 dossiers. « Un conseiller est recruté à bac + 2 et suit une formation initiale de deux ans, mais beaucoup sont bien plus diplômés pour un traitement mensuel correspondant à la catégorie B de la fonction publique. »
Le syndicat CGT rappelle que l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira avait annoncé la création de 1.000 postes en trois ans.« Le compte n’y est pas ! Nous demandons aussi l’abandon de la prime au mérite (RIFSEEP) et ces nouvelles méthodes de management qui sentent bon la carotte ou le bâton », ajoute Vincent Chardenon.
Les négociations nationales ont été repoussées au 16 juin. La profession espère que ces revendications seront entendues avant les grandes vacances.

Lionel Oger

COURRIER PICARD

Publié le 10/06/2016

LIANCOURT Les agents d’insertion réclament des moyens

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Travailleurs de l’ombre, les agents des SPIP (services pénitentiaires d’insertion et de probation) n’ont pas pour habitude de se faire entendre. « Mais là, il y a un vrai ras-le-bol, note Julien Dumas, représentant départemental CGT SPIP 60. Nous avons l’impression d’avoir de plus en plus de missions sans que les moyens ne soient mis en face. Et nous avons un sentiment de mépris total de la part de l’administration pénitentiaire. ».

D’ampleur nationale, le mouvement de grogne, lancé il y a quatre mois, a été rejoint par le personnel de l’Oise il y a un mois et demi, «  tout d’abord par la mise en place d’une information interne en direction de nos partenaires », puis par une mobilisation, hier matin durant deux heures, devant les portes du centre pénitentiaire de Liancourt ; jour de la tenue du conseil d’évaluation de l’établissement.

« C’est pour nous le moyen d’échanger autour de nos revendications, puisque de nombreuses personnes doivent y assister. » À commencer par le préfet de l’Oise, Didier Martin, ainsi que par Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires de Lille, avec lesquels une délégation a pu discuter durant quelques minutes.

« Des négociations ont été ouvertes récemment entre l’intersyndicale CGT – FSU – CFDT, le Ministère de la justice et l’administration pénitentiaire, et une seconde réunion doit se tenir le 16 juin prochain ; la première n’ayant débouché que sur de vagues propositions. D’ici là, nous allons maintenir la pression. »

Sur les 45 agents du SPIP de l’Oise, une vingtaine a ainsi participé hier au mouvement, exposant son mécontentement à coups de panneaux et de banderoles. Avec une première demande : le renfoncement des effectifs. « Si du personnel supplémentaire a bien été recruté récemment, cela reste insuffisant car la charge de travail a explosé. À Compiègne par exemple, les agents gèrent jusqu’à 130 dossiers chacun au lieu de 60. »

Autre demande : la suppression de la pré-affectation « qui conduit à remplacer dans les services des titulaires à temps plein par des stagiaires. » Mais aussi l’égalité de traitement des assistants de service social ayant intégré le corps de SPIP pour le calcul de la pension de retraite ou encore l’accès à la catégorie A. « Il y a un vrai manque de reconnaissance de notre profession », regrette Julien Dumas, évoquant « l’émergence de primes dans l’administration pénitentiaire, sauf pour nous ! Le 16, nous attendons de vraies propositions budgétées… »

S.M.

ALSACE 20

JT du 13 juin A voir: http://www.alsace20.tv/VOD/Actu/JT/JT-13-juin-2016-4P0SJQzGDt.html

PARIS NORMANDIE.FR

Pas le droit de grève ? Les personnels pénitentiaires d’insertion et de probation manifestent sur leur temps de pause à Rouen
Publié 09/06/2016

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Social. Les personnels pénitentiaires d’insertion et de probation manifestaient hier sur leur temps de pause devant le Palais de justice.

Les conseillers du service de probation et d’insertion demandent plus de moyens et d’effectifs

Au tribunal de grande instance de Rouen, presque en douce, une douzaine de pancartes de tailles diverses ont fleuri, hier vers midi.

« Justice sinistrée, démocratie en danger », y lit-on. Sur une autre, se trouve un nom, suivi de « 120 dossiers à charge, Jean-Jacques Urvoas [ministre de la Justice, NDLR], 0 considération ».

Ce ne sont pas des avocats, mais des fonctionnaires en charge du

Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de la région de Rouen. Et comme tout personnel pénitentiaire, ils n’ont pas le droit de grève. C’est sur leur temps de pause qu’ils ont donc décidé de se réunir pour se faire entendre, comme devant la plupart des tribunaux de France.

SPIP à bout, SPIP debout

« Punir est nécessaire mais sans accompagnement, c’est absurde. » Voici comment une manifestante résume leur mission. Ces agents ont la charge de toutes les mesures mises en place (santé, insertion professionnel, logement, etc…) juste après que la peine ait été prononcée. Ils s’occupent aussi du bout de la chaîne, c’est-à-dire l’insertion, quand la personne condamnée a terminé sa peine.

« Lorsqu’on sort de l’école, nous devons six ans à l’État. 60 % d’entre nous arrêtent après cette période », explique Marion Mouilliere, du syndicat solidaires-Justice. La faute à une surcharge de dossiers, et un gros manque de moyens alors que « l’ensemble de l’administration pénitentiaire » a reçu récemment revalorisation et renforts. Sauf eux.

« Il ne faut pas ignorer qu’une grande partie des gens qui entrent en détention sont dans un état de nécessité fort. Si la justice les relâche pour qu’ils y retournent, tous nos efforts de réinsertion ne servent à rien. »

En sortant du tribunal, Bertrand Diet, juge d’application des peines, lâche : « La situation altère l’efficacité de l’application des peines, tant pour les conseillers de probation que pour les détenus. » Le syndicat de la magistrature soutient cette mobilisation de personnels laissés, selon eux, « au bord du chemin ».

T. G.

RUE 89 STRASBOURG

Oubliés par l’administration, les conseillers pénitentiaires d’insertion ont arrêté de travailler

Peu connue du grand public, la profession de conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation vise à accompagner des personnes condamnées et ainsi éviter la récidive. Par manque de moyens, un conseiller doit aujourd’hui suivre plus de 110 personnes. Impossible. Pour protester contre cette situation, les conseillers pénitentiaires de Strasbourg ont arrêté de travailler et assurent le service minimum, à défaut de pouvoir faire grève.
http://www.rue89strasbourg.com/spip-mort-107476

Depuis le 23 mai, les conseillers (CPIP) du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Strasbourg ne travaillent plus dans le cadre d’une action appelée « SPIP mort. » N’ayant pas de droit de grève, ils sont présents sur leur lieu de travail mais ne reçoivent plus les personnes qu’ils suivent habituellement et leur expliquent la situation. Un service minimum est néanmoins accompli, c’est-à-dire s’occuper des nouveaux arrivants en milieu carcéral et rencontrer en milieu ouvert, ceux qui en ont le plus besoin.

Depuis lundi, les CPIP strasbourgeois ont lancé l'action "SPIP mort". - (document remis)

Depuis le 23 mai, les CPIP strasbourgeois ont lancé l’action « SPIP mort ». – (document remis)

À Strasbourg, le SPIP comprend 28 agents. Sept travaillent à la maison d’arrêt de l’Elsau, en situation de surpopulation carcérale, où se trouvent 755 détenus, pour une capacité théorique de 444 places. Un CPIP a donc la charge du suivi de 108 détenus. Leur métier est de préparer la sortie et d’éviter la désocialisation des personnes emprisonnées. Les autres sont basés à Schiltigheim et travaillent en milieu ouvert.

Leurs missions sont nombreuses et comprennent la mise en place de mesures d’accompagnement et de contrôle, le travail de réinsertion et surtout, éviter la récidive. Ces derniers ont à leur charge 2 300 personnes, soit 110 par conseiller. En théorie. En pratique, si l’on prend en compte les congés, temps partiels, formations… un titulaire en temps plein a près de 130 individus à suivre.

En comparaison, en Allemagne un conseiller suit entre 30 et 40 personnes, la moyenne européenne oscille entre 40 et 60 personnes. 60 étant la limite au-delà de laquelle, selon le gouvernement français, le suivi n’est plus viable.

« Le vrai problème, c’est l’enjeu de la sécurité publique »

Un millier de créations de postes avaient été promises par le gouvernement en 2014 dans le cadre d’un plan triennal. Ce dernier a pris du retard et s’est vu prolongé jusqu’en 2017. Seulement, les SPIP n’en ont pas vu la couleur, regrette Bastien Peden du syndicat Snepap-Fsu :

« Les engagements n’ont pas été tenus par le gouvernement. Des postes ont été créés pour la détention, mais rien pour nous. On a du mal à supporter d’être mis de côté par l’administration pénitentiaire. On a besoin de moyens pour tout simplement faire notre travail. Le vrai problème, c’est l’enjeu de la sécurité publique. Notre rôle est d’accompagner ces personnes pour diminuer le risque de récidive. »

Statistiquement, le risque de récidive, encore important aujourd’hui en France, diminue fortement si des mesures d’accompagnement et d’insertion sont prises. Dans le cas contraire, s’il y a récidive, « le SPIP sera pointé du doigt », déplore le syndicaliste :

« Concrètement, on est obligé de voir tout le monde. Il y a des gens que l’on suit plus, les criminels notamment, que l’on voit une fois par semaine. Le reste, c’est une fois par mois, lorsque c’est possible. Ces personnes regrettent qu’on ne puisse pas plus les aider. Je suis convaincu que si l’on avait plus de temps, un grand nombre de récidives pourrait être évitées. Pour y parer, la préparation à la sortie, en milieu fermé et l’accompagnement, en milieu ouvert, sont primordiaux. »

La politique carcérale préférée à celle de la réinsertion

Après les attentats perpétrés en France, le gouvernement a pris des mesures historiques en créant le plan de lutte antiterroriste (PLAT). Les surveillants pénitentiaires en ont bénéficié mais pas les CPIP, ce qui renforce leur sentiment d’être délaissés par leur administration. Parallèlement, l’état d’urgence a eu comme conséquence l’augmentation des faits de justice, et donc des tâches à accomplir pour les CPIP. Bastien Depen l’a en travers de la gorge :

« Le PLAT a débloqué des millions d’euros et a notamment permis l’embauche de personnels pénitentiaires. Nous n’avons rien eu mais on ne se bat pas seulement pour cela. On demande aussi un alignement salariale avec les surveillants et un changement de statut, pour rejoindre la catégorie A de la fonction publique. Le gros problème, c’est cette politique du « tout carcéral ». A son arrivée comme Garde des Sceaux, Christiane Taubira soutenait le travail en milieu ouvert mais ça a fait un tollé. Après son départ, la contrainte pénale a vu le jour, vidée de tout sens car très peu utilisée par les juges. Il faudrait plus de moyens pour les CPIP mais c’est sûr que construire des prisons rassure les gens. »

Vingt employés du SPIP de Strasbourg sont allés à la rencontre de la directrice de l'administration pénitentiaire, ce vendredi, à la maison d'arrêt de l'Elsau.

Vingt agents du SPIP de Strasbourg sont allés à la rencontre de la directrice de l’administration pénitentiaire, le 27 mai, à la maison d’arrêt de l’Elsau.

La directrice de l’administration pénitentiaire en visite à l’Elsau

Vendredi 27 mai, dans l’après-midi, la directrice de l’administration pénitentiaire, Isabelle Gorce, était en visite à la maison d’arrêt de l’Elsau. Près de vingt personnes du SPIP se sont rassemblées pour exprimer leur ras-le-bol et la rencontrer. Bastien Depen était présent et relate l’audience :

« Elle nous a indiqué qu’elle mesurait notre mobilisation et estimait nos revendications parfaitement audibles mais qu’elle n’était pas seule à décider, un arbitrage minitériel est nécessaire. La directrice a bon espoir de sortir de cette crise avant l’été. Donc une volonté affichée de porter nos revendications mais encore rien de concret. »

Estelle Carraud, secrétaire générale Snepap-Fsu, regrette elle aussi que sa branche soit laissée de côté par son administration :

« Initialement, Isabelle Gorce n’avait pas prévu de recevoir les représentants syndicaux représentatifs de la filière insertion probation, mais seulement les organisations syndicales représentatives dans le corps des agents de surveillance, dans le cadre d’un « bilan » du rapport fait l’an dernier par le contrôleur général des lieux de privation concernant la maison d’arrêt de Strasbourg. L’absence même de rencontre prévue avec les organisations syndicales SPIP à cette occasion témoigne une fois de plus du peu de reconnaissance par notre administration des missions remplies par les SPIP. »

À ce jour, la seule avancée pour les SPIP a été l’arrêt du système de pré-affectation. Il mettait des stagiaires, dont la formation n’était pas encore terminée, sur des postes habituellement réservés aux titulaires.

Le 9 juin, à Paris, une rencontre avec les organisations syndicales nationales devait se tenir, mais elle a été repoussée, sans qu’aucune nouvelle date ait été annoncée. La précédente mobilisation des SPIP, qui avait rassemblé 1 000 personnes à Paris, soit un tiers de la profession, n’avait débouché sur aucun engagement.

La Nouvelle République

Administration pénitentiaire : la grogne des invisibles

11/06/2016 05:38

Valérie Fouchot et Elsa Durand, de la CGT insertion, militent notamment pour la reconnaissance des compétences acquises. - Valérie Fouchot et Elsa Durand, de la CGT insertion, militent notamment pour la reconnaissance des compétences acquises.Valérie Fouchot et Elsa Durand, de la CGT insertion, militent notamment pour la reconnaissance des compétences acquises.

Valérie Fouchot et Elsa Durand, de la CGT insertion, militent notamment pour la reconnaissance des compétences acquises.

Interdits de grève, les personnels du service pénitentiaire d’insertion et de probation ne veulent plus être les laissés pour compte de leur administration.

Depuis trois mois, les services pénitentiaires d’insertion et de probation (Spip) sont mobilisés un peu partout en France. Environ 80 % des 3.000 personnels (hors hiérarchie) suivent le mouvement.
En Indre-et-Loire, c’est 90 % des 24 conseillers. Une indication forte du mécontentement dans une profession où le droit de grève n’est pas autorisé. Les invisibles de l’administration pénitentiaire n’ont pas toujours voix au chapitre.

Alors, du 6 au 10 juin, la grogne a pris une tournure particulière avec l’adoption d’une « semaine morte ».
Qui s’en est aperçu ?
Hors les 1.527 « probationnaires » (*) suivis par ces 24 conseillers : 1.317 en milieu ouvert (suivis par 18, un ETP, dont trois en arrêt maladie ou maternité) et 201 en détention.
Pas un rassemblement, pas une manifestation.
Pas question, bien sûr, de laisser les personnes placées sous main de justice livrées à elles-mêmes. Elles sont accueillies autour d’un café et on leur explique les difficultés rencontrées.
« On ne nous donne pas les moyens de suivre les personnes », a-t-on pu entendre hier au Spip d’Indre-et-Loire.
De fait, et malgré les préconisations, chaque conseiller s’occupe en moyenne de quatre-vingts personnes. La jauge avait été fixée à cinquante voire soixante. L’absence des collègues pour maladie ou congé maternité ne fait qu’accroître la charge de travail.
Mais la question des effectifs n’est pas celle qui a mis le feu aux poudres, pour ces « oubliés » de l’administration pénitentiaire.
Outre des recrutements, ils revendiquent l’accès à la catégorie A, la remise à niveau immédiate du dispositif indemnitaire, l’égalité de traitement (avec les autres fonctionnaires de la pénitentiaire).

(*) Mesures de sursis mise à l’épreuve, de libération conditionnelle, de travail d’intérêt général (TIG), de placement sous surveillance électronique, en placement extérieur, en suivi sociojudiciaire, en contrôle judiciaire, en interdiction de séjour ou en contrainte pénale.

Olivier Brosset

Réinsertion des détenus : pourquoi les conseillers pénitentiaires se mobilisent depuis trois mois
Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation, qui jouent un rôle primordial dans la lutte contre la récidive, mènent une nouvelle journée d’action, jeudi.

 

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Manifestation du personnel des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), devant le ministère de la Justice, à Paris, le 10 mai 2016. (MAXPPP)
Louis San
Mis à jour le 09/06/2016 | 06:04, publié le 09/06/2016 | 06:04
Spip. Ce sigle n’est pas forcément connu du grand public. Il désigne les services pénitentiaires d’insertion et de probation. Peu exposés, les agents de ces services jouent pourtant un rôle essentiel dans le suivi des détenus et la lutte contre la récidive.

Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP), qui n’ont pas le droit de grève, se mobilisent depuis trois mois. Après une manifestation unitaire, le 10 mai, ils mènent une nouvelle journée d’actions un peu partout en France, jeudi 9 juin, à l’appel de trois syndicats : la CGT, la CFDT Interco-Justice et le Snepap-FSU. Francetv info vous explique pourquoi.

Que fait un conseiller d’insertion et de probation ?

Pour expliquer ce métier, Delphine Colin, secrétaire nationale de la CGT Insertion probation, utilise l’expression « éducateur pénitentiaire ». Le CPIP accompagne les personnes placées « sous main de justice ». Cela concerne à la fois les personnes en milieu fermé et en milieu ouvert. Dans le premier cas, les CPIP interviennent directement dans les prisons. Ils prennent en charge les détenus incarcérés en attente de leur procès, et les personnes déjà condamnées et emprisonnées. Dans le second cas, ils accompagnent les personnes condamnées qui ont bénéficié d’un aménagement de peine. Au total, cela concerne entre 240 000 et 250 000 personnes en France.

« Pour les personnes incarcérées, le CPIP est le lien relationnel entre le détenu, la famille, les associations externes, les activités socio-culturelles », relève Jean-Philippe Guilloteau, secrétaire fédéral CFDT.

C’est une prise en charge qui n’a rien à voir avec le travail du personnel de surveillance.

Jean-Philippe Guilloteau, secrétaire fédéral CFDT
à francetv info

« C’est parfois simple : c’est aider une personne incarcérée, qui a un logement et qui n’a pas de famille pour rendre le bail de ce logement, ou écrire à EDF ou GDF pour fermer les compteurs. Ou contacter les impôts pour dire ‘je n’ai plus de logement’, explique-t-il. Après ces petites choses, on aide les personnes à se prendre en charge en prison, à s’insérer dans la vie collective, prendre des cours d’alphabétisation ou suivre une formation pour passer des diplômes. »

Pour les aménagements de peine, il s’agit d’aider les personnes à trouver un emploi ou une formation, un logement ou une solution d’hébergement, et de leur permettre d’accéder aux soins. Une question capitale lorsque ces derniers sont obligatoires, comme dans les affaires de mœurs ou les cas liés à la drogue ou à l’alcool.

« Parfois, il faut aider les personnes à retrouver un loisir. Par ce biais, elles vont rompre leur isolement, se reconstituer un réseau amical. Ce sont des petites choses, explique Delphine Colin. Il n’y pas de formule miracle. Chaque conseiller est différent et tout se passe dans la relation qu’il a avec la personne. Et c’est un vrai accompagnement, on ne fait pas les choses à leur place. »

C’est tout un « travail d’approche sociale, d’approche psychologique, d’écoute », estime Jean-Philippe Guilloteau.

Souvent, les gens ne comprennent même pas leur jugement. Les termes sont techniques. A mon sens, notre rôle est de donner ou redonner de l’humanité et du sens à une action de justice.

Delphine Colin, secrétaire nationale CGT Insertion probation
à francetv info

Pourquoi ce mouvement de protestation ?

L’étincelle qui a mis le feu aux poudres date du 14 décembre 2015. Ce jour-là, des organisations syndicales et la ministre de la Justice d’alors, Christiane Taubira, signent un texte que cette dernière qualifie d’historique. En théorie, ce « relevé de conclusions » « devait concerner l’ensemble des personnels pénitentiaires, mais, sur le papier, tous les personnels sont concernés sauf les personnels d’insertion et de probation. Ils n’apparaissent pas dans le texte », explique Jean-Philippe Guilloteau.

En clair, les surveillants pénitentiaires bénéficient d’une augmentation du régime indemnitaire. Mais pas les personnels d’insertion et de probation. « Tant mieux pour ceux qui l’ont obtenue, c’est normal qu’ils l’aient eue. Mais ce n’est pas normal qu’une catégorie soit mise de côté (…). Cela a été perçu comme une forme de mépris », résume le secrétaire fédéral de la CFDT.

Derrière cet événement déclencheur, il existe d’autres raisons, plus profondes, à leur colère. La première d’entre elles est le manque criant de personnel. Le SPIP compte au total 4 000 personnes. Mais, selon Jean-Philippe Guilloteau, seules quelque 2 800 personnes sont vraiment sur le terrain. « En moyenne, on suit 100-120 personnes chacun », détaille Delphine Colin. Loin des 80 personnes par conseiller annoncées par la Chancellerie. « C’est un chiffre théorique qui ne correspond pas du tout à la réalité. Il y a beaucoup de temps partiels et beaucoup de personnes qui ne sont pas dans les services, qui sont en détachement, en disponibilité, en congés parentaux, et des collègues qui n’exercent pas à proprement parler des missions de suivi. Qui sont, par exemple, à l’administration centrale. »

Pourtant, le chiffre officiel affiché par le ministère de la Justice est déjà bien au-dessus des 60 personnes par conseiller préconisées par le Conseil de l’Europe. Et encore plus loin des 30 personnes par agent au Canada ou des 25 en Suède.

On a montré qu’un entretien qui dure moins de quarante-cinq minutes n’est pas efficace. Mais, aujourd’hui, les entretiens ne dépassent pas vingt minutes. Quand vous avez 130 personnes à suivre, il est impossible de prendre ce temps.

Jean-Philippe Guilloteau, secrétaire fédéral CFDT
à francetv info

Au manque de personnel s’ajoute un problème matériel. « Dans mon service, on fait la queue pour avoir un bureau libre pour recevoir les personnes », déplore Delphine Colin.

Jean-Philippe Guilloteau pointe la vétusté des locaux, « parce qu’il n’y a pas de maintenance ». Il rapporte également que dans les départements ruraux, les conseillers se déplacent avec des voitures de fonction. Mais celles-ci datent de 2006, ne sont pas bien entretenues et affichent parfois 200 000 à 250 000 kilomètres au compteur. Résultat, « leur utilisation est très compliquée ».

Autre problème : un « parc informatique très, très vieux » qui peine à faire tourner les « logiciels de pointe » utilisés par les CPIP. Du coup, « le personnel perd énormément de temps ».

Que réclament-ils ?

Les conseillers d’insertion et de probation souhaitent une meilleure reconnaissance et bénéficier de la même revalorisation que les surveillants de prison. Mais ce n’est pas tout. Les CPIP sont recrutés à bac+2. Lorsqu’ils réussissent le concours, ils doivent ensuite suivre deux ans de scolarité. « Quand ils sortent de l’école et qu’ils prennent leur fonction de titulaire, ils ont un niveau bac+4 qui n’est pas reconnu. Ils n’ont que la reconnaissance bac+2 », résume Jean-Philippe Guilloteau. Et d’ajouter : « La technicité de leur métier n’est pas reconnue. Il faut connaître le Code pénal, les condamnations. Ils sont en contact avec les juges, les juges de l’application des peines, les juges des libertés et de la détention. Le personnel des SPIP est en lien direct avec la magistrature. »

Au sein de la fonction publique, les CPIP sont en catégorie B. « On estime que nos missions valent largement la catégorie A en termes de responsabilités. Et il y a aussi une dimension d’égalité professionnelle. Notre profession est extrêmement féminisée, à 75%, et on constate – même dans la fonction publique – qu’il y a des écarts de salaires entre les professions à forte dominante masculine et celles à forte dominante féminine », note Delphine Colin.

Les CPIP demandent également davantage de personnel et de moyens. Difficile de chiffrer le nombre de personnes à embaucher : la CGT estime qu’il en faudrait 1 000 de plus, la CFDT, elle, juge qu’il faudrait doubler les effectifs sur le terrain.

OUEST FRANCE
Pénitentiaire. Les conseillers de probation durcissent la protestation
Prison – Modifié le 10/06/2016 à 12:05 | Publié le 09/06/2016

Les conseillers et cadres des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont durci leur mouvement de protestation cette semaine du 6 juin. Les conseillers et cadres des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont durci leur mouvement de protestation cette semaine du 6 juin. |

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Photo d’illustration : Ouest-France archives / Marc Ollivier

Le mouvement des conseillers et cadres des services pénitentiaires d’insertion et de probation a pris de l’ampleur. Plusieurs rassemblements en France étaient prévus ce jeudi.
Les conseillers et cadres des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), fer de lance de la prévention de la récidive, ont durci leur mouvement de protestation cette semaine du 6 juin, en attendant des « engagements concrets » du gouvernement, ont indiqué jeudi 9 juin les organisations syndicales.

« Semaine morte »
« Aujourd’hui, la quasi-totalité des SPIP a rejoint le mouvement », souligne Delphine Colin, représentante CGT au sein de l’intersyndicale regroupant CGT, SNEPAP-FSU et CFDT. « Et on estime à 65 sur une centaine les services qui suivent la « semaine morte » lancée depuis lundi [6 juin] : […] les conseillers ne vont pas aux réunions, ne font pas les visites en prison et n’assurent que les urgences. »
Plusieurs rassemblements sont organisés ce jeudi 9 juin à travers la France, à Paris, Lyon et Mulhouse.

Depuis trois mois, les personnels des SPIP multiplient grèves du zèle, rassemblements ou boycott de réunion. Ils dénoncent une situation « intolérable », avec en moyenne « un conseiller pour 120 personnes », et une tension accrue par la problématique nouvelle de lutte contre la radicalisation, pour laquelle ils estiment « ne pas être assez formés ».

Demande de plus de moyens
Le mouvement, lancé en février 2016, réclame une revalorisation du traitement, un changement de statut et plus de moyens sur le terrain. Au cœur de l’exécution des peines prononcées par les tribunaux, ils étaient fin 2015 environ 3000 pour suivre 250 000 personnes, détenues ou en milieu ouvert.

« Entre 2014 et 2017, le budget aura crû de 85 % et 1 000 personnes auront été recrutées », avait affirmé le ministère de la Justice il y a quelques semaines, après une réunion avec les syndicats à la chancellerie.

Sur ce millier de postes supplémentaires promis, l’intersyndicale estime qu’il en manque environ 200, « entre les postes encore à créer et les départs non remplacés ». Si les syndicats avaient salué en avril « l’écoute » du garde des Sceaux Jean-Jacques Urvoas, ils déplorent en juin l’absence « d’engagement concret » et un « calendrier insatisfaisant ».

Sanctions « injustes »
Pour Olivier Caquineau, secrétaire général du SNEPAP-FSU, « il y a un discours d’ouverture, de reconnaissance de notre travail, mais il n’y a finalement pas de volonté politique. »

« On nous renvoie à des arbitrages ministériels attendus d’ici la fin juillet ou au projet de loi de finances à la fin de l’année », a-t-il déclaré, quand certaines revendications « pourraient être réglées rapidement, comme la question de la revalorisation de primes indemnitaires. Les personnels surveillants ont obtenu 2 % sur deux ans et nous, rien ».

Autre motif de mécontentement, signale Delphine Colin, les sanctions « injustes qui commencent à tomber pour les grévistes », dont certains ont fait l’objet de « retenues de salaire alors qu’il n’y a pas de rupture du service public puisque les urgences sont toujours assurées ».

L’intersyndicale, qui a un nouveau rendez-vous le 16 juin avec la direction de l’administration pénitentiaire, attend « des avancées ou le mouvement va s’amplifier ».

Suivez le déroulement des événements du jeudi 9 juin.

NUMÉRO DE LA QUINZAINE | N° 1186 | DU 26 MAI 2016arton4912DOSSIER

Conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation • Le social aux oubliettes

Laissés pour compte des mesures de revalorisation, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation en ont gros sur le cœur : manque de reconnaissance, sous-effectif chronique, insertion sacrifiée au profit de la seule probation, réduction de l’accompagnement social…

Version imprimable Dossier CPIP

Et aussi dans Lien Social une Interview d’Antoine Davy de Fleury – Ile de France Version imprimable de l’article

Articles Rassemblement TGI Montpellier

La Marseillaise Version imprimable

Midi Libre Version imprimable

Evry : les agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation manifestent

Les agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation ont manifesté devant le tribunal de grande instance jeudi 9 juin. ©S.N.

Jeudi 9 juin, les personnels chargés de l’insertion des personnes condamnées ont manifesté partout en France. A Evry, ils se sont mobilisés devant le Tribunal de grande instance.

Jeudi 9 juin, les agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de l’Essonne se sont joints à la mobilisation nationale de leur service pour dénoncer leur «exclusion» des renégociations statutaires des différents services de l’administration pénitentiaire.

Devant le tribunal de grande instance d’Evry, plusieurs agents du SPIP ont choisi de se mobiliser entre midi et 14h pour expliquer leurs revendications.

Depuis février dernier, l’ensemble des SPIP de France dénoncent ces renégociations et demandent une augmentation des effectifs. « Les règles européennes de probations estiment qu’un agent doit s’occuper de 55 dossiers à la fois, précise Véronique Didier, secrétaire locale de la CGT pour le SPIP 91. Or, pour le SPIP s’occupant des personnes à l’extérieur (sursis mise à l’épreuve, contrôle judiciaire, etc. ndlr), les agents en ont entre 100 et 120. Pour ceux en milieu carcéral, on en est à 90. » Des chiffres qui, selon le syndicat, empêchent les agents de faire du bon travail. «Quand on en a trop, on ne peut pas faire un suivi de qualité. »

Du côté du milieu carcéral, Antoine Davy, secrétaire CGT pour le SPIP 91 à la prison de Fleury-Mérogis, indique qu’il y a là aussi des problèmes d’effectifs liés à la préaffectation. « A l’origine, les jeunes agents travaillaient pendant deux ans comme stagiaire, aux côtés des titulaires, précise-t-il. Mais depuis 2007, a été mise en place la préaffectation. Depuis, les stagiaires remplacent des titulaires partis. Ils ne peuvent donc travailler autant qu’un agent formé complètement.» Et même la création de 6 postes contractuels de SPIP à la maison d’arrêt n’a pas permis d’alléger la charge de travail des agents. « Nous demandons donc m’arrêt de la préaffectation dès la prochaine promotion. »

Toutes les informations dans l’édition du Républicain de l’Essonne du jeudi 16 juin.

La Nouvelle République

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Insertion et probation : le coup de blues des  » SPIP  »

10/06/2016 05:38
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Une petite manifestation pour un grand ras-le-bol. – Une petite manifestation pour un grand ras-le-bol.Une petite manifestation pour un grand ras-le-bol.
Une petite manifestation pour un grand ras-le-bol.
Poitiers. Seize des vingt-deux conseillers d’insertion et de probation de la Vienne ont manifesté, hier midi. Ils réclament moyens et reconnaissance.
A chaque fois qu’un juge rend une décision, l’un des dix-sept conseillers du Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) prend le relais, au siège de l’ancienne prison de la Pierre levée, à Poitiers, ou dans l’antenne du centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne (cinq conseillers). Un travail de l’ombre engagé pour chaque personne placée, comme on dit dans le jargon judiciaire, « sous main de justice » (lire repères).

«  Pour bien faire notre métier, il faut écouter  »

Ils n’ont pas le droit de faire grève mais ils ont manifesté, hier midi, devant le Palais de justice de Poitiers, à l’appel d’une intersyndicale CGT, SNEPAP-FSU et CFDT. Seize des vingt-deux conseillers du SPIP de la Vienne ont exposé leurs revendications sur la place publique. La dernière fois, c’était il y a huit ans. « Nous ne sommes pas nombreux et nous ne pouvons pas bloquer les prisons comme les surveillants pénitentiaires », soupire Didier Nivelle (CGT). Ce qui n’empêche pas ces agents dédiés à la prévention de la récidive d’en avoir gros sur le cœur.
« Nous n’accompagnons pas les personnes condamnées comme on le souhaiterait. Le ministère avait promis 1.000 postes pour les SPIP. Ils ne sont jamais venus », estime Julie Rousseau (CGT). Nous gérons individuellement nos dossiers… jusqu’à 120 par conseiller, alors qu’une recommandation européenne en préconise 60 ! ; Moi j’arrive des Ardennes où chaque conseiller gérait 175 dossiers ! », confirme Élise Labbé (SNEPAP-FSU). Au-delà des primes et indemnités dont ils estiment avoir été privés, ces agents regrettent un immense manque de reconnaissance. « L’absence de prime, c’était la goutte d’eau. Mais notre mouvement n’est pas lié à l’argent. Nous aimons notre métier. Pour bien le faire, il faut prendre le temps d’écouter, d’accompagner pour briser le sentiment d’injustice que les personnes condamnées peuvent avoir. » En prison, il n’est pas rare qu’un conseiller établisse un dossier sur un détenu sans même l’avoir rencontré. Par manque de temps. Et de personnel.

repères

Le Service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) est un service public qui dépend du ministère de la Justice. En France, 3.600 conseillers d’insertion et de probation (22 dans la Vienne) sont chargés d’assurer l’exécution des peines prononcées par les juridictions et de réinsérer les personnes condamnées. Toutes les personnes placées « sous main de justice » sont prises en charge par le SPIP, en milieu ouvert ou fermé.
Pas moins de 250.000 personnes sont suivies par les SPIP en France, dont 78.305 écrouées, dont 67.580 détenues et 12.199 en aménagement de peine (semi-liberté, bracelet électronique, placement extérieur) et 172.000 personnes en milieu ouvert (libération conditionnelle, sursis avec mise à l’épreuve, contrainte pénale, travail d’intérêt général…)

Xavier Benoit

LE PROGRES 

Rassemblement devant la DI de Lyon Version article progrès

RADIOBIP

Manifestation du personnel des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP)

Jeudi 9 juin, devant le Tribunal de Grande Instance de Besançon, le personnel des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) manifestait entre 12h et 14h. L’heure choisie n’est pas anodine, car il s’agit de personnel administratif qui n’a pas le droit de gréve et donc, seule solution: manifester pendant la pause déjeuner.

Nicole Daudey, adjointe administrative SPIP et trésorière à la CGT exprime son sentiment de désarrois : « Nous ne sommes pas nombreux, pas trop bien considérés, et nous avons des difficultés au niveau des salaires et surtout de l’avancement et des charges de travail »

« Au premier mai de cette année, il y avait 1200 personnes placées sous main de justice suivies par le service de Besançon », nous explique Danièle ABBAR, secrétaire au service pénitencier. Ceci engendre au niveau de la gestion des dossiers une charge de travail très lourde et un accueil téléphonique et physique qui en va de même (sic) et malheureusement sans avoir d’indicateurs pour mesurer cette charge.

Une situation compliquée qui ne les empêchent pas d’être solidaires avec leurs collègues travailleurs sociaux qui, nous explique Laure Menoret – secrétaire locale CGT – ont été « les oubliés au niveau de la filière insertion et probation lorsqu’il y a eu une revalorisation des autres personnels à la fin de l’année 2015 ».

LE TELEGRAMME

Interview video SPIP de Brest

http://www.letelegramme.fr/finistere/brest/brest-pique-nique-revendicatif-des-personnels-du-spip-09-06-2016-11101280.php#closePopUp

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MA COMMUNE.INFO

Manifestation des conseillers du SPIP : « 112 personnes par conseiller » à Besançon

©Judith Dahoui – cliquez sur l’image pour agrandir

Des salariés du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Besançon ont manifesté une nouvelle fois ce jeudi 9 juin 2016 devant le Tribunal de la ville dans le cadre d’une semaine « morte » commencée le 6 juin dernier.

Dans le cadre du mouvement national de revendication des SPIP, les agents démontrent visuellement la charge de travail d’un conseiller pénitentiaire sur l’antenne de Besançon, « soit 112 personnes par conseiller », explique une conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation.

Deux juges d’application des peines, le représentant de l’Union syndicale de la magistrature, la députée Barbara Romagnan ainsi que des avocats étaient présents lors de ce rassemblement.

Un courrier a été transmis au Garde des Sceaux émanant des deux députées du Doubs faisant état de leur soutien à l’égard des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation.

Qu’est-ce qu’une semaine « morte » ?

Dans le cadre du mouvement national des SPIP, l’antenne de Besançon a décidé d’une nouvelle semaine morte du 6 au 10 juin 2016,  qui se déclinera selon les modalités suivantes :

  • Aucune convocation en milieu ouvert (seules les urgences seront traitées par la permanence)
  • Aucun entretien en détention (sauf arrivants, dans les meilleurs délais, et urgences évaluées comme telles pas les CPIP)
  • Aucune réponse aux appels téléphoniques
  • Aucune réponse aux mails
  • Aucun rapport ne sera établi
  • Aucune modification horaire PSE ne sera effectuée par les agents
  • Boycott des formations
  • Deux rassemblements sont prévus mardi 7 juin devant la maison d’arrêt de Besançon entre midi et 14 heures ainsi que jeudi 9 juin devant le tribunal de grande instance entre midi 14 heures.

 La Dépêche du Midi

Déjà 4 mois de lutte historique pour le SPIP d’Albi

Société – Service pénitentiaire d’insertion et de probation

Réunis en intersyndicale CGT Collectif insertion probation, SNEPAP/FSU et CFDT Interco Justice, et avant de manifester devant leur direction Interrégionale de Toulouse ce jeudi à midi, les personnels pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) d’Albi et de toute la France ont mis en place une semaine «SPIP Mort» jusqu’au 10juin. «Depuis plus de 4 mois, soulignent les syndicats, l’ensemble des personnels d’insertion et de probation sont engagés dans une lutte d’ampleur historique pour une meilleure reconnaissance statutaire et indemnitaire de leur mission. Le feu a été mis aux poudres par la distribution de primes et indemnités, recrutements et revalorisations statutaires à l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire… sauf à ceux de la filière Insertion Probation. Pourtant l’ensemble des personnels, priés de suivre à marche forcée l’ensemble des réformes, font face à une explosion de leurs charges de travail (en moyen 120 personnes suivies par conseiller) avec une

accumulation incessante des priorités (contrainte pénale, radicalisation…). Le SPIP (service Pénitentiaire d’insertion et de probation) est un service public qui dépend du Ministère de la justice, à compétence départementale, chargé de l’insertion/réinsertion des personnes condamnées et de l’exécution des peines. Ainsi depuis le 4 février dernier, plus de 80% des services sur tout le territoire sont massivement mobilisés : privés du

droit de grève, conseillers (CPIP) et directeurs (DPIP) expriment leur mécontentement par des modalités d’action qui se durcissent de jour en jour. Pourtant l’administration pénitentiaire reste sourde aux revendications des personnels dégainant menaces et sanctions disciplinaires. Aucune des garanties conditionnant la fin de la mobilisation dans les services ne sont donc réunies ! Pas moins de 63 sites ont décidé de mettre en l’arrêt la probation durant la semaine du 6 au 10 juin en adoptant la semaine SPIP Mort Les personnels exigent outre le respect des promesses tenues sur la formation et la retraite, une revalorisation indemnitaire et statutaire ainsi qu’un renforcement d’effectifs dès 2017.»

EST REPUBLICAIN

Opération SPIP mort

SPIP de la Meuse

PRESSE OCEAN

Nantes Ils veulent des moyens pour assurer l’insertion des détenus
0 07.06.2016 16:57

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Les personnels du SPIP 44 manifestent devant le Quartier Maison d’Arrêt de Nantes

Nantes 07/06/16. Le SPIP 44 revendiquent plus de moyens pour assurer ses missions
Ce midi, les personnels du service pénitenciaire d’insertion et de probation (SPIP 44) manifestent devant la Maison d’arrêt de Nantes. Ce service public qui dépend du ministère de la Justice a pour mission l’insertion et la réinsertion des personnes condamnées. Il vise également à prévenir la récidive et s’assure de l’éxécution des peines. Depuis le mois de mars, les syndicats revendiquent davantage de moyens pour assurer leurs missions. « Le Conseil européen recommande qu’un conseiller pénitenciaire d’insertion et de probation gère 60 personnes placées sous main de justice, actuellement, un agent en a 120 », déplore Pascal Caridroit, secrétaire CGT du SPIP 44. Sur les 1000 emplois promis par le ministère, seuls quelque 600 ont été créés à ce jour. « L’effort est salutaire mais insuffisant pour combler 20 ans de retard », regrette le syndicaliste. Une journée de mobilisation aura lieu à Rennes ce jeudi.

FRANCE 3

Franche-Comté : grogne des services pénitentiaires d’insertion et de probation
L’ensemble des personnels des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) du Jura et de Besançon son mobilisés pour une semaine des SPIP morts du 6 au 10 juin. Ils s’estiment victimes des coupes budgétaires et en sous effectif. Un agent gère environ 100 dossier.
Par Pascal SulochaPublié le 08 juin 2016 à 12:17
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© France 3 Franche-Comté : Bintou Sidibé La prison de Lure fermée en 2014

Plusieurs actions ont lieu dans le Jura avec la mise en place des jeudis morts, c’est à dire aucune convocation, aucun entretien en milieu fermé, ou encore l’absence de réponse aux appels téléphoniques.

A Besançon, un rassemblement devant le Tribunal de Grande Instance est prévu le jeudi.

Les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), services déconcentrés de l’administration pénitentiaire au niveau départemental, assurent le contrôle et le suivi des personnes placées sous main de justice, qu’elles soient en milieu ouvert ou en milieu fermé.

Afin de prévenir la récidive et de favoriser la réinsertion des personnes condamnées, ils concourent à l’individualisation des peines privatives de liberté et à la préparation des décisions de justice à caractère pénal.

L’INDEPENDANT 

8 juin 2016

La grogne sociale chez les conseillers pénitentiaires

SPIP de Narbonne dans la Presse Version imprimable de l’article

OUEST FRANCE

Lorient. Action du personnel du service pénitentiaire d’insertion
Lorient – Publié le 07/06/2016 à 20:26

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Une douzaine d’agents du Spip ont distribué des tracts pendant l’heure de midi. Une douzaine d’agents du Spip ont distribué des tracts pendant l’heure de midi. | Ouest-France

Les conseillers du service pénitentiaire d’insertion et de probation, ont fait part de leur mécontentement, mardi, en distribuant des tracts devant le tribunal de Lorient.
Les conseillers du Spip, le Service pénitentiaire d’insertion et de probation, ont fait part de leur mécontentement, mardi, en distribuant des tracts devant le tribunal de Lorient.

En grève en mars dernier, ils dénonçaient l’absence de reconnaissance de l’administration pénitentiaire envers leur corps de métier.

Nouvelle action jeudi
« Malgré une grande manifestation à Paris le 10 mai, où 1 000 conseillers étaient présents, aucune avancée significative ne nous a été proposée », lancent les personnels présents.

Ils réclament, entre autres, « la revalorisation statutaire au même titre que les autres agents de l’administration pénitentiaire. Cette nouvelle action en précédera une autre, jeudi 9 juin, devant la direction interrégionale à Rennes ».

FRANCE BLEU

Deuxième semaine d’action des agents du SPIP en Franche Comté
Par David Malle et Anne Fauvarque, France Bleu Besançon
Mardi 7 juin 2016 à 15:21

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Les agents du SPIP devant la maison d’arrêt de Besançon
Les agents du SPIP devant la maison d’arrêt de Besançon © Radio France – Anne Fauvarque
Une douzaine d’agents de probation et d’insertion, chargés d’aider les détenus à sortir de prison, dénoncent le manque de moyens en Franche-Comté. Ils n’ont pas le droit de grève, mais manifestent quand ils sont en pause.

C’est la deuxième semaine morte au SPIP, le service pénitentiaire d’insertion et de probation de Besançon. Une douzaine de conseillers ont de nouveau manifesté ce mardi entre midi et 14 heures, devant la maison d’arrêt de Besançon et ils feront de même jeudi entre midi et 14 h devant le palais de justice, rue Mégevand. Entre midi et 14 h car les SPIP n’ont pas le droit de grève, comme les gardiens de prison. Ces agents de l’administration pénitentiaire sont charger d’aider les détenus qui sortent de prison à se réinsérer.

Les syndicats CGT, Snepap-FSU (syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire) et CFDT Interco Justice dénoncent le manque de moyens, l’impossibilité de mener à bien leur travail dans les conditions actuelles, l’absence de reconnaissance par leur propre administration de leur savoir-faire et de leur expertise.

Il y a 15 conseillers pour plus d’un millier de personnes suivies

A Besançon, le SPIP prend en charge 1700 mesures de justice et accompagne 1120 personnes en milieu ouvert et 313 en milieu fermé. Les conseillers sont au nombre de 15. Et c’est presque décourageant pour Joséphine, conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation à Besançon depuis plus de 30 ans.

La semaine morte signifie qu’il n’y a aucune convocation en milieu ouvert cette semaine (seules les urgences sont traitées par la permanence), aucun entretien en détention (sauf arrivants), aucune réponse aux appels téléphoniques et aux mails, aucun rapport de fait.

SUD OUEST

Bordeaux : la grogne au service pénitentiaire d’insertion et de probation persiste
A LA UNE / BORDEAUX / Publié le 07/06/2016 . Mis à jour à 17h33 par Jean-Pierre Tamisier

Les personnels du Spip se sont réunis ce mardi devant le tribunal de grande instance de Bordeaux

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Les personnels du Spip se sont réunis ce mardi devant le tribunal de grande instance de Bordeaux © J-P. T.
À Bordeaux, les agents du service d’insertion et de probation se sont de nouveau rassemblés

À l’appel de leur Intersyndicale, les agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation (Spip) se sont rassemblés ce mardi entre 12 heures et 14 heures devant le tribunal de grande instance de Bordeaux. De semblables rassemblements ont eu lieu dans une soixantaine de villes en France.
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Une délégation y a été reçue par le président De l’arbre et Marie-Madeleine Alliot, procureur de la République. Une satisfaction pour les agents du Spip qui assurent n’avoir aucune nouvelle de leur administration centrale.

« Nous avons un peu de mal, dans un contexte social agité, à avoir de la lisibilité, reconnaît Caroline Leonardo, secrétaire départemental du Snetap-FSU, mais nous restons déterminés. »

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Leur statut spécial ne permet pas aux agents du Spip de faire grève. « Nous devons utiliser d’autres moyens, comme le fait de ne pas assister aux réunions administratives ou autres. Mais cela reste invisible de l’extérieur.  »

« Travail de l’ombre »
« Ce n’est pas pour autant sans conséquence. Si notre administration ne répond pas aux demandes que nous avons fait remonter, elle sait faire redescendre les menaces de sanction pour travail mal fait », regrette Caroline Leonardo. « Nous faisons un travail de l’ombre, auprès de personnes détenues ou sous main de justice poursuit-elle. Au total, le Spip doit suivre près de 250 000 personnes avec 3 200 agents et 500 personnels d’encadrement au niveau national. Et nous obtenons des résultats, malgré un manque flagrant de moyens. On ne parle de nous que lorsqu’il y a un problème avec un récidiviste. Pourtant beaucoup ne récidivent pas. »

Après le rassemblement de ce mardi, l’intersyndicale appelle à un autre rassemblement jeudi, à 12 h 30, devant le centre pénitentiaire de Gradignan.

SPIP de la Meuse Mobilisation des conseillers pénitentiaires de Bar le DucVersion imprimable de l’article de Presse

LE RESISTANT 

Les agents du SPIP en colère

SPIP: comme Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation. Les agents assurent le suivi des personnes tout juste condamnées par la Justice mais aussi celles qui sortent de prison. A Libourne comme partout en France, ils demandent plus de moyens humains et financiers.

Pour lire l’article Version imprimable de l’article Lerésistant

L’EST ECLAIR

6 juin 2016

«La coupe est pleine» pour les fonctionnaires du Spip
Rédaction en ligne

Lire aussi : Qu’est-ce que le SPIP?

Le service pénitentiaire d’insertion et de probation s’apprête à vivre une « semaine morte » pour appuyer ses revendications.

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Aurélie Demmer (Snepap), Basile Dupuy (CGT), Marie-Noëlle Heitz (Snepap).
Aurélie Demmer (Snepap), Basile Dupuy (CGT), Marie-Noëlle Heitz (Snepap).
Salaires trop bas, manque de moyens, silence de l’administration face à leurs revendications : la coupe est pleine pour les fonctionnaires des services pénitentiaires d’insertion et de probation (Spip).
Semaine morte pour le SPIP
Qu’est-ce que le SPIP?
Suivis sociojudiciaires, contrôle du travail d’intérêt général, suivi pendant l’incarcération ou contrôle du bracelet électronique, enquête de personnalité dans le cadre de l’exécution des peines et aide à la décision de justice : le service pénitentiaire d’insertion de probation, mal connu du grand public, est un élément clé du système judiciaire en France. Il intervient même, désormais, dans la lutte contre la radicalisation.

Sa mission principale est d’éviter la récidive (par le suivi des personnes, un travail sur le sens de la peine, sur le passage à l’acte et sur l’autonomie). Le Spip a aussi pour mission l’insertion des personnes placées sous main de justice.

Le Spip de l’Aube et de la Haute-Marne compte soixante et un fonctionnaires, dont quarante-huit dans l’Aube. Il est composé d’antennes à Troyes, à Chaumont, et dans les prisons de Villenauxe-la-Grande et Clairvaux. L’antenne de Troyes, qui suit essentiellement des personnes en milieu ouvert, gère à elle seule plus de 1 200 dossiers.

LE PROGRES

JURA – JUSTICE
Le Spip croule sous les dossiers

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Les conseillers pénitentiaires du ministère de la Justice déplorent un manque de moyens dans leur branche. Les fonctionnaires du Jura sont en mouvement de protestation depuis cette semaine.

Le 27/05/2016
Comme en témoigne cette pile de dossiers à gérer par un unique conseiller pénitentiaire, le Spip du Jura ne chôme pas. Photo Maxime COURCHE Comme en témoigne cette pile de dossiers à gérer par un unique conseiller pénitentiaire, le Spip du Jura ne chôme pas. Photo Maxime COURCHE
La charge de travail s’alourdit pour les personnels du Spip (service pénitentiaire de probation et d’insertion). Et ils souhaitent le faire savoir. Un mouvement national de protestation a débuté fin mars et il est relayé actuellement dans le Jura. « Nous dénonçons le manque de moyens, l’impossibilité de mener à bien notre travail dans les conditions actuelles », indique Mathilde Simon, conseillère Spip (Snepap-FSU). Ce service suit les personnes placées sous main de justice, détenues ou en milieu ouvert. Concrètement, ses personnels ne sont pas assez nombreux, selon les syndicats (CGT, Snepat-FSU et CFDT).

« Délaissé par l’administration »
À l’échelle nationale, 82 personnes sont suivies par un conseiller Spip. Dans le Jura, cette moyenne monte à 94 personnes pour un conseiller quand les recommandations européennes sont de 60 personnes par agent. « Le record pour le Spip du Jura est détenu par une collègue qui a actuellement plus de 120 dossiers à gérer », ajoute Julie Noble. « Nous organisons aussi des groupes de paroles, des événements culturels et des ateliers à la maison d’arrêt », ajoute Véronique Millot, assistante sociale au Spip. Un travail de fond qui permet une action réelle sur la prévention de la récidive mais qui semble menacé par les conditions de travail des personnels. « Les Spip sont délaissés par leur propre administration », regrette Mathilde Simon. Les conseillers en colère déplorent que les annonces récentes de moyens supplémentaires dans le cadre du plan de lutte anti-terrorisme concernent en priorité les surveillants pénitentiaires. Les conseillers du SPIP organisent depuis lundi une semaine morte tout en continuant d’assurer leur mission de service public, comme ils y sont tenus. Ils ne répondent plus au téléphone, boycottent des réunions institutionnelles et des commissions. Aucune convocation n’est délivrée ; aucun entretien n’est assuré. Outre de nouvelles embauches, les syndicats demandent une « remise à niveau du dispositif indemnitaire », mais aussi une « négociation sur les statuts pour la filière insertion et probation », qui permettrait notamment aux conseillers de devenir des fonctionnaires de catégorie A.

MAXIME COURCHÉ

L’ALSACE

STRASBOURG
Manifestation devant la maison d’arrêt
Le 27/05/2016
Les agents des services pénitentiaires d’insertion et de probation devant la maison d’arrêt de l’Elsau, à Strasbourg.
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Des agents du Spip (services pénitentiaires d’insertion et de probation) ont manifesté aujourd’hui à Strasbourg devant la maison d’arrêt de l’Elsau. Ils voulaient se faire entendre auprès de la directrice de l’administration pénitentiaire, actuellement en visite en Alsace, et qui était attendue à la maison d’arrêt à 14 h.

Depuis le début de la semaine, à l’appel de trois syndicats, CGT, Snepap-FSU et CFDT, les agents du Spip de Strasbourg observent une grève complète de leur activité, un mouvement Spip mort qui sera reconduit la semaine prochaine. Au-delà des revendications indemnitaires et statutaires, qui les placent à égalité de leurs autres collègues de l’administration pénitentiaire, il réclament aussi plus de moyens. Car dans certaines zones géographiques, comme à Sarreguemines, un agent peut avoir à suivre jusqu’à 200 dossiers de probation et de réinsertion, alors que l’Europe prône 40 à 60 dossiers par agent.

A titre de comparaison, en Allemagne, un agent des services d’insertion et de probation a en moyenne 60 dossiers, contre 120 pour un agent du Spip français. La directrice de l’administration pénitentiaire a reçu en début d’après-midi une délégation de l’intersyndicale.

L’EST REPUBLICAIN

SOCIALBESANÇON : LES SERVICES PÉNITENTIAIRES D’INSERTION ET DE PROBATION (SPIP) DÉNONCENT LEUR MANQUE DE MOYENS
26/05/2016 à 05:00
Besançon : les Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) dénoncent leur manque de moyens

L’ABSENCE de reconnaissance de leur propre ministère de tutelle, la Justice, les fait aujourd’hui sortir du bois. Les Conseillers pénitentiaires …

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LE REPUBLICAIN LORRAIN

justice service pénitentiaire d’insertion et de probation
Moyens insuffisants : « oubliés » en colère à Sarreguemines
Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation sont en colère et le font savoir. Ils réclament des moyens humains et la reconnaissance.
25/05/2016

http://www.republicain-lorrain.fr/edition-de-sarreguemines-bitche/2016/05/25/moyens-insuffisants-oublies-en-colere-a-sarreguemines

PRESSE NUT

Interview de l’intersyndicale en Rhônes Alpes

CPIP : les oubliés de la pénitentiaire disent stop !

ARTICLE SPIP 68 Pour lire l’article de presse

DEPECHE AFP PARUE DANS PLUSIEURS MEDIAS

Paris: manifestation des personnels pénitentiaires de probation contre « l’abattage »
10/05/2016 à 16h12

« Au bout du boulot », quelques centaines de conseillers des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), une profession clé dans la lutte contre la récidive, ont manifesté ce mardi à Paris contre le manque de moyens et le « mépris » de leur administration.

Les syndicats CGT Insertion et Probation, SNEPAPFSU, CFDT Interco-Justice avaient appelé à un rassemblement ainsi qu’à une grève du zèle des agents, qui n’ont pas le droit de grève. Une délégation doit être reçue dans l’après-midi au ministère de la Justice.

On compte en France 4.000 personnels d’insertion et de probation, pour suivre 250.000 personnes placées « sous-main de justice », soit en détention, soit dans des régimes d’aménagement de peine. Dans la banlieue lyonnaise où il travaille, Romain Aubey, 40 ans, qui n’est pas syndiqué, compte 138 personnes suivies pour un poste à temps plein, loin de l’objectif de 90 évoqué selon lui dans une évaluation du ministère. « Au Canada, on est à 1 pour 30 », dit-il, déplorant le manque de reconnaissance en France pour une profession qui « procure de la sécurité », en complément des forces de l’ordre et des surveillants.
« Mépris total » de l’administration

Entre une banderole « SPIP colère, galère » et une affiche « Au bout du boulot », Cécile Chrétien, 37 ans, militante CGT, lâche: « On fait de l’abattage! » « En cas de problème, les premiers sur qui on tape, c’est nous », déplore à ses côtés Jan Greco, également de la CGT, rappelant la mise en cause du suivi par le SPIP du récidiviste Tony Meilhon, meurtrier de la jeune Laetitia Perrais en janvier 2011. Et de dénoncer le « mépris total » de l’administration, par opposition selon lui aux gestes faits ces dernières semaines par le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas en faveur des surveillants de prison.

Par A.M avec AFP (BFMTV.com)

DALLOZ ACTUALITE

http://www.dalloz-actualite.fr/

Manifestation historique des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation
CIVIL | Profession juridique et judiciaire
Près d’un quart des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) de France ont manifesté, hier, pour réclamer une hausse de leurs moyens et une revalorisation de leur statut. Corps sinistré, délaissé et pourtant de plus en plus sollicité, le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) espère être entendu.

Ils sont venus sur leurs congés, de toutes les régions de France, exiger davantage de reconnaissance. Entre 700 et 1 000 conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) ont défilé entre les abords de place Vendôme et ceux de l’Assemblée nationale, pour réclamer « plus de pognon pour la probation ». C’est près d’un quart de l’effectif total (environ 4 000 en France) qui est venu scander ses exigences de réforme statutaire et budgétaire, dénonçant le « mépris » singulier que le gouvernement affiche à leur égard.

L’intersyndicale (CGT, SNEPAP-FSU, CFDT) devait être reçue à 15 heures par François Hollande en marge de la manifestation, mais la réunion a été annulée. Le matin, les représentants des syndicats ont décliné lors d’une conférence de presse leurs principales revendications : une revalorisation de leur statut, permettant d’aligner leurs catégories sur leurs compétences et responsabilités réelles. « La formation minimum exigée est de Bac +3, aujourd’hui plus de 60 % des CPIP ont un bac + 4 voire un bac + 5 », explique Delphine Colin, de la CGT insertion et probation. Ils sont entre la catégorie B et A, et veulent monter d’un cran. Les directeurs pénitentiaires d’insertion et de probation (DPIP) sont des fonctionnaires de catégorie A et voudraient être de catégorie A+, comme les directeurs de services pénitentiaires (DSP), qui ont la même formation. « Si nos missions sont de plus en plus complexes, notre charge de travail de plus en plus lourde, c’est aussi parce que nos compétences le permettent », renchérit Delphine Colin. Leur diplôme de CPIP – deux ans de formation à l’École nationale de l’administration pénitentiaire (ENAP) – est considéré comme un CAP, n’est pas un diplôme d’État et n’est pas reconnu en dehors de leur corps. Une absurdité qu’ils aimeraient également voir rectifier.

À Fleury-Mérogis, la moitié des CPIP sont des stagiaires

Et s’il n’était question que d’intérêts catégoriels, les CPIP de France n’auraient pas pris la peine de converger vers Paris. Il y a ce sentiment d’être mis à l’écart. « Après les attentats du 13 novembre 2015, le gouvernement a annoncé la création de 2 500 emplois dans l’administration pénitentiaire. On s’attendait à en bénéficier, mais tout est allé à la détention pure : la surveillance pénitentiaire », fustige Olivier Caquineau de SNEPAP-FSU. « Il y a un problème de reconnaissance de nos missions, on arrive toujours en dernier. » Rien pour les SPIP, qui déjà s’estiment floués au regard des promesses non tenues par la précédente garde des Sceaux, Christiane Taubira. Les 1 000 postes annoncés entre 2014 et 2 016 ont en théorie été créés, mais c’était sans compter la fuite des corps et les départs en retraite. Or les différentes réformes mises en place par la même ministre, comme la libération sous contrainte (LSC) et la contrainte pénale, ajoutent une charge de travail considérable pour les CPIP. La première oblige à un examen automatique de la situation de chaque détenu par le juge d’application des peines à 50 % de la peine, et est préparée à grand renfort de CPIP. La seconde instaure un suivi bien plus resserré qu’un sursis avec mise à l’épreuve, et oblige les CPIP à s’investir plus au côté des personnes condamnées. « Heureusement que cette peine est rarement prononcée », souffle Delphine Colin, qui précise toutefois qu’un travail en amont a été fait pour préparer les magistrats à cette nouvelle peine (dont un « guide de la contrainte pénale »), qui a occasionné une charge de travail accrue pour les CPIP.

Alors, il faudrait plus d’effectifs, tout simplement. Lorsque Jean-Marc Ayrault, à l’époque premier ministre, annonçait un ratio d’un CPIP pour 70 personnes suivies, Olivier Caquineau rit jaune. « Il s’agit d’un ratio théorique. Certains services ne suivent presque personne ou presque, puisque leur mission est autre. D’autres sont à temps partiel, et d’autres, tout simplement sont stagiaires. » Encore étudiants, ils sont comptés comme des titulaires dans les statistiques officielles. « Or non seulement ils ne sont pas opérationnels à 100 %, mais ils occupent une partie du temps des titulaires qui ont pour mission de les former », s’insurge-t-il. À la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, plus grand centre pénitentiaire de France et même d’Europe, la moitié des 57 CPIP sont des stagiaires, et le plus expérimenté affiche trois, quatre années d’expérience. Au centre de détention d’Écrouves (Meurthe-et-Moselle), 4 des 5 CPIP sont des stagiaires, le titulaire est à un an de la retraite. À Péronne (Somme), les 2 CPIP sont des stagiaires, qui sont parfois épaulés par un titulaire d’une autre antenne.

« C’est le mépris ! »

Dans la pratique, donc, le ratio s’élève à un CPIP pour 140 détenus. « Je suis monté à 163 personnes suivies ! », entonne une manifestante qui officie au centre pénitentiaire de La Farlède (Var). Déambulant sous des trombes d’eau au milieu des pancartes et des ballons « CPIP en colère », elle préfère restée anonyme, par crainte des sanctions. C’est que les CPIP n’ont pas le droit de grève et sont régis par un statut spécial, qui leur empêche toute concertation collective. « On entend les pressions, les menaces de retenues d’1/30e du traitement, alors il faut faire attention. » C’est donc à ses frais et sur ses congés qu’elle a traversé la France pour crier son mécontentement. « Quand on suit autant de personne, on ne voit que les plus urgents, les plus fragiles, les plus dangereux ou tout simplement, les plus en demande. Les personnes censées être suivies qui ne se manifestent pas peuvent passer à la trappe du suivi », s’inquiète-t-elle.

Ce surmenage est en paradoxe total avec les nouvelles missions qui leur sont affectées, notamment le repérage des détenus radicalisés ou des personnes suivies en milieu ouvert qui présentent un tel risque. « Encore plus de travail, plus de pression et le gouvernement nous ignore. Mais vous savez pourquoi ? Parce qu’on est 4 000 (en comptant les stagiaires et les DPIP, ndlr), qu’on ne représente que 17 % du personnel de l’administration pénitentiaire, qu’on est en majorité des femmes (75 % environ, ndlr) et qu’on ne fait pas assez de bruit. C’est le mépris ! », enrage-t-elle. Didier, son collègue de Nîmes s’inquiète que la qualité de leur travail pâtisse de cette situation de sous-effectif. « Il y a des personnes qui ont besoin d’un suivi particulier, qui souffrent de problèmes psychologiques et psychiatriques, ceux qui présentent un haut risque de récidive, qu’on ne peut voir qu’une fois par mois quand il faudrait un rendez-vous par semaine », détaille-t-il. Hassan est CPIP en région PACA et se pose une question : « Est-ce qu’on a besoin de nous ou pas ? Tous les métiers en rapport avec la prison sont méconnus du grand public, mais nous, nous sommes en première ligne pour lutter contre la récidive ». Outre les 68 000 détenus accompagnés par les CPIP, ils sont 180 000 à être suivis en milieu ouvert. Ce sont les CPIP qui organisent tout : la recherche d’un emploi, le suivi psychologique. Ils travaillent en relation étroite avec les associations de suivi socio-judiciaire elles-mêmes financièrement maltraitées par la Chancellerie (insérer l’article sur l’Apcars), les centres de lutte contre la toxicomanie, de réinsertion pour les SDF. Pascaline, CPIP dans le Loiret, résume son désarroi : « On veut bien faire notre travail donc on essaye de suivre correctement tout le monde. Mais finalement, tous les cas en pâtissent. »

Lorsque Jean-Jacques Urvoas évoque la « clochardisation de la justice », au-delà du mot qui n’est qu’un élément de communication, les syndicats des SPIP espèrent y voir une prise de conscience. D’autant que l’état d’urgence a démontré que lorsque nécessité fait loi, le gouvernement trouve les fonds. Olivier Caquineau résume : « Le budget de la justice augmente, oui, mais tout va dans les prisons, et aujourd’hui des SPIP n’ont plus rien au deux tiers de l’exercice en cours. Deux services ont annoncé avoir eu l’eau coupée. Les véhicules de service sont supprimés, il manque des ordinateurs et même des bureaux. Mais enfin, on est un ministère régalien ! »

par Julien Mucchiellile 11 mai 2016

OUEST FRANCE
La rancœur des agents du Spip de La Roche-sur-Yon
La Roche-sur-Yon – Publié le 10/05/2016 à 19:13

Ce midi, les agents du Spip de La Roche-sur-Yon, ont mené une heure de débrayage rue de Verdun. Ce midi, les agents du Spip de La Roche-sur-Yon, ont mené une heure de débrayage rue de Verdun. |Patrick Guyomard

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Ils se sentent oubliés. Les agents du Service pénitentiaire d’insertion et probation (Spip) attendent une reconnaissance, des engagements concrets du ministère de la Justice.
Ce mardi, c’était journée « Spip mort » à l’appel de l’intersyndicale CGT, Snepap-FSU, CFDT. La colère était nationale, concrétisée par des débrayages locaux, ainsi qu’une manifestation à Paris.

« Aujourd’hui, on est en colère, parce qu’on nous a encore oubliés ! », tonne Patricia Lefort, correspondante locale CGT du Spip.
C’est une annonce qui a mis le feu aux poudres, il y a trois mois : une prime va être allouée aux personnels de l’administration pénitentiaire dans le cadre de la loi sur la sécurité dans les services judiciaires. La filière d’insertion et de probation, elle, n’y aura pas droit. « Alors que nous sommes impliqués dans le dispositif, puisque l’on nous demande d’être réactifs, de faire des signalements sur les personnes suspectées d’appartenir à un mouvement terroriste », souligne Patricia Lefort.

Cette exclusion du Spip des nouvelles dispositions statutaires des personnels, c’est la goutte d’eau pour ses agents. « Cela a réactivé notre rancœur. » Les équipes œuvrent uniquement pour la prévention de la récidive, « On nous demande toujours plus, avec des moyens qui diminuent. Sans cesse, on nous ajoute des vagues de missions supplémentaires. »

En Vendée, les 23 agents (11 à La Roche-sur-Yon) gèrent 4 000 mesures suivies. Entre 80 et 100 dossiers sont alloués à chacun.

NICE MATIN

Des conseillers pénitentiaires « lésés » soutiennent le mouvement de protestation nationale
PAR ANTOINE LOUCHEZ
il y a 16 heures

C’était avant tout « symbolique ». Une quinzaine de Conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) se sont réunis hier devant la maison d’arrêt de Nice en soutien au mouvement de protestation nationale.

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Mouvement SPIP devant la maison d’arrêt de Nice: les conseillers pénitentiers en colère.

Ces fonctionnaires se sentent « lésés » par rapport à l’ensemble de l’administration pénitentiaire, dont ils seraient les seuls à ne pas avoir bénéficié des hausses de moyens promises: révision des statuts, indemnités, primes…

Les représentants syndicaux assurent que pour ces « travailleurs de l’ombre », qui font le lien entre « le milieu ouvert et le milieu fermé », la charge de travail n’a cessé d’augmenter avec les mesures Taubira et le plan antiterroriste.

COURRIER PICARD

Les agents d’insertion et de probation d’Amiens dans la rue
PUBLIÉ LE 08/05/2016
Par JEANNE DEMILLY

De nombreux agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation amiénois seront à Paris ce mardi 10 mai pour manifester leur ras-le-bol.

Le SPIP amiénois compte 23 conseillers en milieu ouvert, 7 en milieu fermé. Les bureaux se trouvent en face de la prison.
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Ils n’ont pas le droit de faire grève mais rien ne les empêche de prendre des congés pour aller manifester. Et c’est bien ce que compte faire, ce mardi, la plupart des agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de la Somme. Ces travailleurs de l’ombre qui suivent la population placée sous main de justice (lire par ailleurs), rejoindront des centaines d’autres collègues, à Paris, pour faire entendre leur ras-le-bol.
« La grogne monte depuis des années, assure Julien Magnier, secrétaire départemental CGT. Mais la goutte qui a fait déborder le vase est plus récente. » Elle date de décembre 2015, lorsque dans le cadre du plan de lutte antiterrorisme, le gouvernement a exclu les SPIP des moyens supplémentaires dégagés pour l’administration pénitentiaire. « De plus, nous n’avons aucune perspective d’évolution statutaire ou salariale », note Julien Magnier. « On perd même de l’argent », renchérit Véronique Félices, su syndicat SNEPAP-FSU. « Le taux de la pension civile, retenue sur nos salaires, a augmenté… pas nos salaires ! »
Plus d’équilibre entre les territoires
Pour compléter le tableau, ces conseillers qui suivent 2 600 personnes dans la Somme (dont 430 détenus) estiment que la répartition du nombre de dossiers suivis par chaque agent est loin d’être équitable selon les territoires. « Dans notre département, on constate que les agents d’Abbeville et de Péronne sont surchargés par rapport à ceux d’Amiens. Nous ne voulons pas forcément plus d’effectifs, nous voulons surtout plus d’équilibre. »
La France compte près de 3 500 agents du SPIP, 4 000 si on ajoute les directeurs. Ces agents assurent le suivi de 250 000 personnes en milieu ouvert et fermé.
Ce mardi, l’intersyndicale espère en réunir 1000 pour la manifestation qui partira de la place Vendôme en direction de l’Assemblée nationale. À 15 heures, des représentants syndicaux seront reçus par le président de la République.

MIDI LIBRE

Montpellier : manifestation du personnel pénitentiaire
il y a 22 heures
Montpellier : manifestation du personnel pénitentiaire Les personnels des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont manifesté ce mardi midi devant la cité judiciaire de Montpellier.
M. PIEYRE

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L es personnels des Services pénitentiaires, d’insertion et de probation (SPIP) ont manifesté ce mardi midi devant la cité judiciaire de Montpellier pour réclamer moyens et reconnaissance pour l’exercice de leur travail.

A l’appel de l’Intersyndicale de l’administration pénitentiaire, et dans le cadre d’un mouvement national entamé depuis plus de 3 mois, Les personnels des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont manifesté ce mardi midi devant la cité judiciaire de Montpellier. Outre la volonté de reconnaissance de leur travail au niveau du ministère de la justice (négociations statutaires ), ils réclament des moyens en adéquation avec leurs missions (plan de recrutement).
Une manifestation nationale aura lieu ce mardi 10 mai à Paris.

FRANCE 3

Nancy : mouvement de protestation des agents du service pénitentiaire d’insertion et de probation – France 3 Lorraine

Lien sur le site de France 3 pour voir la video

Actualités Sociales Hebdomadaires

N° 2957 du 22/04/2016

Auteur(s) : M. LB.
Les syndicats représentant les personnels des SPIP ressortent déçus du ministère
La déception prévaut chez les trois organisations syndicales représentant les salariés des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP), qui étaient reçues par le garde des Sceaux le 19 avril. Deux semaines plus tôt, le collectif CGT Insertion-probation, le Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire (Snepap)-FSU et la CFDT Interco-justice lui avaient exposé leurs revendications, sur fond de mobilisation des services pour la reconnaissance de leurs missions et l’amélioration de leurs conditions de travail(1). Jean-Jacques Urvoas avait alors annoncé l’ouverture de discussions et renvoyé la présentation de « réponses techniques précises » à une deuxième rencontre. Lors de celle-ci, le ministre a « proposé un calendrier précis pour permettre de nouer des discussions autour d’une réforme statutaire », ont indiqué ses services dans un communiqué. Il a également signalé « son souhait d’intégrer les revendications indemnitaires dans le cadre des négociations interministérielles présidant à la définition du budget du ministère de la Justice ». Mais les syndicats déplorent n’avoir « aucune visibilité » sur ces intentions, dont le sort reste lié aux contraintes budgétaires qui pèsent sur les services de l’Etat. A propos de la question des statuts, Jean-Jacques Urvoas « a évoqué un projet finalisé en avril 2017, à la veille de l’élection présidentielle », après quoi les textes devront encore poursuivre leur circuit de validation, précise au nom de l’intersyndicale Delphine Colin, cosecrétaire nationale du collectif CGT Insertion-probation. Les trois syndicats regrettent en outre l’absence de « mention des objectifs » de ces discussions et d’« engagement sur l’accès aux catégories A type et A+ ». Au fil des échanges, le ministre est convenu de leur transmettre « une proposition d’orientations qui feront l’objet d’analyses des organisations syndicales puis de groupes de travail thématiques », rapportent-ils.
Quant aux moyens des SPIP, autre principal sujet de revendication, « entre 2014 et 2017, le budget aura crû de 85 % et 1 000 personnes auront été recrutées », fait savoir le cabinet du garde des Sceaux. Soit, au mieux, la réalisation sur quatre ans de l’objectif triennal initial, déplorent les syndicats. A la fin 2016, plus de 200 postes devraient manquer à l’appel par rapport aux annonces de 2013. Seule décision concrète, soulignent-ils : l’arrêt du système de la pré-affectation des stagiaires de deuxième année dès la promotion 2016.
« Les discussions se poursuivent donc afin de prendre en considération la place importante occupée par les SPIPdans la prise en charge de la population pénale »,conclut brièvement le communiqué du ministère. Estimant que les « engagements fermes sont quasi inexistants », les syndicats continuent d’appeler à une manifestation nationale, le 10 mai à Paris.
NOTES
(1) Voir ASH n° 2955 du 8-04-16, p. 14.

CROIX DU NORD

Lille
Mobilisation pour des moyens humains et financiers dans les services pénitentiaires d’insertion et de probation
Ce vendredi, une trentaine de conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) de Lille, Valenciennes, Sequedin et Douai ont manifesté place Mendès-France à Lille.

22/04/2016 à 18:32 par Marig Doucy

SPIP

Des conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation on manifesté ce vendredi à Lille.
Ils se sont rassemblés pour réclamer des moyens humains et financiers. Depuis début février, une centaine de SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) en France se mobilise suite à l’appel d’une intersyndicale (CGT insertion et probation, SNEPAP et CFDT Interco). Une manifestation nationale est prévue le 10 mai. “Ce sont des revendications au service des missions” affirme une directrice.

Des missions d’accompagnement des détenus dans leur réinsertion et de prévention de la récidive qui nécessiterait davantage de personnel. D’autant plus que l’attribution de nouvelles missions augmente les tâches administratives des conseillers et diminue le temps d’entretien et d’échanges avec les suivis, un temps primordial à l’exercice de leur métier. Et les 153 CPIP du Nord, 3.000 sur l’ensemble du territoire, ont 120 dossiers en moyenne à gérer par conseiller.

“On voit les gens très peu, une fois par mois, souligne Oriane de la CGT. On a moins de temps pour rédiger des rapports qui éclairent les juges d’application des peines et qui permettent une justice de proximité.” “On doit amener à une prise de conscience des détenus, prendre en compte les problèmes d’alcool, de drogue, le contexte familial, professionnel” détaille Pierre.
Le mouvement vise à supprimer le système de pré-affectation des stagiaires. Les stagiaires sont affectés lors de leur deuxième année à un poste où ils seront titularisés, compensant une pénurie d’effectifs au détriment d’une formation finie.

Demande de revalorisation
Une revalorisation statutaire est demandée pour que les conseillers passent en catégorie A. “Il faut garder les professionnels dans nos rangs.”

Les 1.000 postes dans les SPIP annoncés par le gouvernement en 2013 passent d’un plan sur trois ans à un plan sur quatre ou cinq ans. L’intersyndicale refuse la modulation des primes, et souhaite la revalorisation du point d’indice, un meilleur budget de fonctionnement et déplore des locaux souvent exigus, non adapté au public.

Anh Le Thanh

59000 Lille

Le FIGARO

Pénitentiaire : Urvoas face à la fronde des agents de probation

    • Par Paule Gonzales , Jean-Marc Leclerc
    • Mis à jour
    • Publié
Deux conseillers d'insertion et de probation du Val de Marne. Un agent s'occupe en moyenne de 120 personnes, détenues ou en milieu ouvert.

Les conseillers d’insertion et de probation, qui devaient être les fers de lance de la réforme pénale, ont le sentiment d’avoir été floués par le gouvernement.

Ils sont les fers de lance de la prévention de la délinquance et ils sont en colère. Malgré une entrevue avec le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, mardi dernier, les conseillers d’insertion et de probation maintiennent leur appel à une manifestation nationale à Paris le 10 mai prochain, jour symbolique s’il en est pour la gauche.

Ces quelque 3000 agents qui suivent 250.000 personnes, détenues ou en milieu ouvert, mènent une fronde peu médiatisée mais résolue depuis déjà trois mois. Ils multiplient les grèves du zèle et les rassemblements pour dénoncer une situation «intolérable», à leurs yeux, avec en moyenne «un conseiller pour 120 personnes», rappelle l’intersyndicale qui les représente.

Au sortir de la réunion place Vendôme, mardi, ils avaient du mal à cacher leur …

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DEPECHE AFP

Pénitentiaire: les SPIP attendent des « engagements concrets »

  •  Paris (France)
  • 19 avril 2016 22:41

Les représentants des conseillers et cadres des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) ont dit mardi attendre des « engagements concrets », « un calendrier précis » pour des négociations, à l’issue d’une réunion avec le garde des Sceaux.

« Cette deuxième réunion, après celle du 4 avril, était un peu décevante. La première fois, le ministre nous a paru à l’écoute, partageant notre constat. Là, c’était presque la même chose, sans proposition concrète », a déclaré à l’AFP Delphine Colin, représentante CGT au sein de l’intersyndicale regroupant CGT, SNEPAP-FSU et CFDT.

« Nous ne sommes pas venus pour +partager un constat+ que nous faisons depuis de nombreuses années, mais pour avoir des engagements de la part d’un ministre qui estime légitimes les revendications des personnels », a regretté l’intersyndicale dans un communiqué.

Fer de lance de la prévention de la récidive, ces agents réclament depuis février une revalorisation de leur traitement, un changement de statut et plus de moyens sur le terrain. Au coeur de l’exécution des peines prononcées par les tribunaux, ils étaient fin 2015 environ 3.000 pour suivre 250.000 personnes, détenues ou en milieu ouvert.

Sur un millier de postes supplémentaires promis en trois ans, l’intersyndicale estime qu’il en manque environ 200, « entre les postes encore à créer et les départs non remplacés ».

« Entre 2014 et 2017, le budget aura cru de 85% et 1000 personnes auront été recrutées », a souligné le ministère de la Justice dans un communiqué, qui assure que le ministre a apporté « tous les éléments de réponse techniques et statistiques aux interrogations de l’intersyndicale » relatives aux moyens humains et budgétaires des SPIP.

D’après Delphine Colin, le ministre Jean-Jacques Urvoas a aussi confirmé la suppression de la « pré-affectation » des conseillers stagiaires dans des établissements pénitentiaires où, selon les syndicats, ils compensaient les « pénuries d’effectifs » au détriment « d’un apprentissage de qualité ».

« Mais sur le fond de nos revendications », a-t-elle ajouté, « essentiellement la demande des personnels des SPIP de passer en catégorie A – contre B actuellement -, nous n’avons pas eu de réponse. Le ministère n’avait même pas de calendrier de négociation à nous proposer et s’est engagé à nous faire des propositions sur des discussions dans quinze jours ».

  1. Urvoas, qui a « proposé un calendrier » de discussion « précis » sur « la réforme statutaire », a « signalé son souhait d’intégrer les revendications indemnitaires dans le cadre des négociations interministérielles » précédant la définition du budget du ministère de la Justice, a répondu la Chancellerie.

Depuis trois mois, les personnels des SPIP multiplient grèves du zèle, rassemblements ou boycott de réunion pour dénoncer une situation « intolérable », avec en moyenne « un conseiller pour 120 personnes », et une tension accrue par la problématique nouvelle de lutte contre la radicalisation, pour laquelle ils estiment « ne pas être assez formés ».

L’intersyndicale, qui doit rencontrer mercredi des conseillers justice à l’Elysée, maintient pour le moment l’appel à une manifestation nationale à Paris le 10 mai.

sb-jf/cam

LA NOUVELLE REPUBLIQUE

Grogne des conseillers d’insertion et de probation

07/04/2016 05:38
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Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation accompagnent les détenus de la maison d’arrêt de Blois. – Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation accompagnent les détenus de la maison d’arrêt de Blois. – (Archives NR)Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation accompagnent les détenus de la maison d’arrêt de Blois. – (Archives NR)
Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation accompagnent les détenus de la maison d’arrêt de Blois. – (Archives NR)
Ils accompagnent les détenus et les personnes sous main de justice en milieu ouvert. Ces conseillers dénoncent un manque de moyens et de reconnaissance.

Au regard de leur statut particulier, ils n’ont pas le droit de faire grève. Pourtant depuis le 10 mars, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) du Loir-et-Cher font pression pour faire entendre leurs revendications. Ils réclament de meilleures conditions de travail, plus de moyens humains et une reconnaissance indemnitaire et statutaire de leur profession.

1.200 personnes suivies en Loir-et-Cher

Au quotidien, dans le département, ces conseillers accompagnent 1.200 détenus et des personnes en semi-liberté, condamnées à des travaux d’intérêt général, en liberté conditionnelle, placées sous surveillance électronique, en milieu ouvert. Ces conseillers rendent également des avis aux magistrats, dans le cadre « de l’aide à la décision judiciaire ».
Une profession sollicitée dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais, dans l’ombre, elle se sent oubliée. Vincent Chardenon, secrétaire général adjoint de la CGT-SPIP Centre Val de Loire, explique :

Le 15 décembre, le président Hollande a accordé des primes à l’ensemble de la profession pénitentiaire, sauf pour nous ! 1.100 emplois ont été annoncés, sans aucun personnel d’insertion. Quant aux 1.000 emplois promis lors de la réforme pénale en 2014, une fois le plan terminé, le compte n’y sera pas »
Les conseillers réclament la fin de cette injustice et, à l’image des surveillants pénitentiaires, « une prime revalorisée de 1 % en 2016, puis 1 % en 2017 ». Autre doléance : l’accès à la catégorie administrative A, « comme les assistants sociaux ».
L’intersyndicale regroupant la CGT, le SNEPAP-FSU et la CFDT a été reçue, mardi, par le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas. Celui-ci accède à l’une des demandes : la suppression de la pré-affectation des conseillers stagiaires dans « des services en souffrance, pour boucher les trous et le manque d’effectifs ».

Boycott physique des commissions de travail

Pour autant, les conseillers poursuivent leurs actions :

En France, entre 90 et 100 services pénitentiaires d’insertion et de probation sur 103 sont en mouvement. Dans le département, nous boycottons certains rendez-vous, comme les accueils collectifs du vendredi matin, et certaines commissions de travail interne. Nous ne nous rendons plus aux commissions d’application des peines. Nous fournissons les rapports sans nous y présenter physiquement. Il en est de même pour la commission pluridisciplinaire unique, qui étudie la situation des nouveaux arrivants en maison d’arrêt. »
Les conseillers du Loir-et-Cher devaient se réunir mardi pour décider de la suite du mouvement. Finalement, l’assemblée générale a été reportée au début de la semaine prochaine.

Audrey Capitaine

OUEST FRANCE

Reportage paru les 16/17 avril 2016

Insertion et probation: les agents en grève

Version imprimable du reportage Ouestfrance

LA VOIX DU NORD

Malaise de la justice en métropole lilloise : l’accompagnement social des condamnés en crise, lui aussi

PUBLIÉ LE 16/04/2016
PAR LAKHDAR BELAÏD

Manque d’effectifs, manque de moyens, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation de la métropole lilloise poussent un coup de gueule. Ils prévoient une action ce vendredi 22 avril.

Tarik Doumene et Myriam Pellerin, du syndicat CGT, déplorent un manque d’effectifs et de moyens.

« On devrait peut-être faire comme les surveillants, bloquer l’accès aux maisons d’arrêt ! » La remarque est à peine ironique. Depuis début mars, les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) sont en action. À l’appel de la CFDT, du Syndicat national de l’ensemble des personnels de l’administration pénitentiaire (SNEPAP) et de la CGT, ces fonctionnaires tiennent à faire part de leur ras-le-bol de leur « qualité d’invisibles ».

« Nous agissons également en détention, précise Alexandra Dulche, de la CGT Justice.Mais, faute d’effectifs, nous ne nous concentrons que sur les cas les plus difficiles. Un jour, un détenu m’a balancé :  » Pour vous voir, il faut commettre des conneries !  » »

Besoin de moyens

« Nous sommes avant tout des travailleurs sociaux, insiste Myriam Pellerin, également de la CGT. Pour réussir, nous avons tout simplement besoin de moyens. » Pour le syndicat, l’ensemble des services pénitentiaires d’insertion et de probation du Nord comptent 186 conseillers. Un effectif largement insuffisant, selon la CGT. « Pour l’antenne de Lille, cela fait une quarantaine de personnes, relève Tarik Doumene, également CPIP syndicaliste. Cela donne 120 dossiers chacun. Les recommandations européennes sont de 70 personnes. »

« Les SPIP (services) sont facilement montrés du doigt au moment de dossiers très médiatiques, reprend Myriam Pellerin. Quand des personnes censées être suivies commettent des crimes. Il faut tout de même savoir que l’immense majorité des personnes dont s’occupent les CPIP ne récidivent jamais. Encore faut-il avoir les moyens de les suivre.»

Les conditions salariales aussi pointées du doigt

Les protestataires rejoignent aussi les critiques d’autres acteurs de justice en butte à des problèmes de moyens. Pénurie de ramettes de papier, bureaux condamnés faute d’ampoule, fontaines à eau supprimées… Le portrait fait peine à entendre. L’organisation du travail et les conditions salariales sont également pointées du doigt. Avec des craintes de rencontres encore plus courtes avec les justiciables et des salaires à géométrie variable selon les conseillers.

Prochaines actions : un rassemblement vendredi midi au Nouveau Siècle et une action nationale le 10 mai à Paris. Même si le ministère annonce des efforts (lire ci-dessous ).

Les conseillers pénitentiaires d’insertion et de probation (CPIP) sont en charge des personnes condamnées à de la détention sans incarcération immédiate ou encore soumise à du sursis avec mise à l’épreuve (c’est-à-dire avec des conditions à respecter – comme l’obligation de soins – sous peine d’incarcération).