Santé au travail des agents du SPIP 34 Un constat amer

En mai dernier, la CGT/SPIP34 adressait à l’ensemble des agents du SPIP un questionnaire leur permettant de se situer par rapport à leurs conditions de travail. Ce questionnaire a été transmis à 98 personnes pour un retour de 37 questionnaires au 30 septembre, soit 37,75%. A titre de comparaison, le questionnaire dont nous nous sommes inspiré et qui avait été transmis par le CHSCT-D de l’Aude avait connu un taux de réponse de 36,6% de retour alors qu’il s’agissait d’une démarche institutionnelle. Cela donne donc aux réponses apportées à ce questionnaire une vraie valeur bien qu’il faille se garder de toute certitude.

Version imprimable questionnaire santé au travail

A titre méthodologique, bien que n’étant pas chercheurs, nous avons respecté nos engagements : l’anonymat des réponses a été respectée ce qui ne permet pas de faire des détails précis, catégorie par catégorie ou site par site, mais permet de repérer quelques idées forces.

De même, l’ensemble des résultats peut être mis à votre disposition si vous le souhaitez. Certains collègues n’ayant pas répondu à toutes les réponses, certains résultats sont inférieurs à 37.

Ce document a pour objectif de mettre en valeur quelques idées portées, via ce questionnaire, par les agents du SPIP34. Nous espérons sous peu vous transmettre un document plus détaillé de l’ensemble des résultats.

Concernant la charge de travail :

Les agents du SPIP34 estiment à 75% qu’ils ne disposent pas du temps nécessaire pour faire leur travail correctement et, dans les mêmes proportions, que leur charge de travail s’est accrue ces deux dernières années. 81% des personnes estiment avoir une charge de travail trop importante, 46% d’entre elles estimant même travailler sur leur temps personnel.

Concernant le travail :

76% des personnes ayant répondu disent s’intéresser à leurs tâches et 78% disent avoir des activités variées. 84% des personnes indiquent que n’importe qui ne pourrait pas faire leur travail.

Concernant la reconnaissance au travail :

Les agents indiquent être estimés par leurs supérieurs (65%) et par leurs collègues (84%) mais 62% pensent que leur travail n’est pas reconnu.

Sur l’évolution des métiers :

Les agents qui pensent que leurs conditions de travail ont changé ces dernières années estiment que c’est principalement lié à la pression par rapport aux objectifs, la pénibilité mais surtout à l’évolution des missions.

Environnement matériel :

Les différentes réponses aux questions liées aux conditions matérielles de travail mettent en évidence une dichotomie importante entre des agents du milieu ouvert dans l’ensemble satisfait, au contraire des agents du milieu fermé qui sont beaucoup plus négatifs sur ces sujets.

Ambiance au travail/impact :

Les agents ayant répondu continuent d’être contents de venir au travail mais la situation semble devenir difficile. Ainsi, 78% des personnes estiment que l’ambiance au travail est bonne mais 54% ne se sentent pas épanouis dans leur travail… et 57% pensent que leur travail a un impact négatif sur leur santé.

D’ailleurs, 38% des répondants indiquent avoir été en arrêt maladie en lien avec leur travail durant les 3 dernières années.

De la même manière, 86% des collègues ayant participé au questionnaire disent se sentir souvent tendus, 73% stressés (selon la définition proposée) et 67% estiment recevoir des consignes contradictoires.

Tous ces éléments aboutissent à ce terrible constat : 75% des répondants disent ne pas exercer leur métier tel qu’ils le conçoivent…

Au vu de ces résultats, la CGT/SPIP 34 souhaite souligner quelques traits importants.

Nous ne sommes pas surpris par ces chiffres qui correspondent à ce que nous disons depuis plusieurs années. Mais au moins ce questionnaire, même imparfait, permet d’en donner une image plus concrète.

Les agents du SPIP 34 sont des personnels investis, consciencieux et qui aiment leur travail.

Mais ce sont aussi des personnels en souffrance, autant par le manque de moyens mis à leur disposition que par la pression qui leur est imposée, une souffrance dont une part importante des répondants estiment que les conséquences vont au delà du travail puisque leur santé est impactée.

Les risques psycho-sociaux sont un terme à la mode depuis quelques années et c’est heureux. Mais encore faudrait-il qu’ils soient pris en compte par notre administration et notre hiérarchie dont l’objectif doit être aussi de protéger ses agents face à ces nombreuses difficultés, non d’accumuler les directives qui n’ont pour autre conséquence que la perte de sens de nos métiers et la souffrance au travail de nombreux agents.

Montpellier, le 18/12/20107