SPIP 13 « L’INDIFFERENCE EST LE PLUS GRAND DES MEPRIS »

Il y a un mois environ, l’équipe du SPIP de la MA de Luynes exprimait sa plus
grande lassitude vis-à-vis de ses conditions d’intervention. L’annonce d’un retour
contraint du SPIP en CPU, la fin prématurée de la mission de la CPIP placée et le
marronnier du projet de réorganisation, nous ont amenés à nous prononcer à
l’unanimité sur les modalités d’actions suivantes :

Présence du SPIP en détention uniquement pour les entretiens arrivants, les CPU
arrivants et les urgences avérées.

Cette annonce a immédiatement entraîné l’agitation du DFSPIP, se disant
compréhensif quant à nos revendications… Il indiquait nous avoir entendus et avoir
engagé sans délai un travail visant à répondre, dans la mesure du possible, à nos
attentes.

Il demandait surtout à ce que ce mouvement s’arrête immédiatement et à ce que
l’équipe reprenne une activité normale.

Cette simple sollicitation résume le décalage entre la hiérarchie et le terrain. M. LE
DFSPIP nous le disons encore une fois : il n’est pas possible d’avoir une activité normale
au vu des conditions de travail rencontrées depuis plusieurs années.

Que s’est -t- il passé depuis ? (…)

Quelques promesses et des annonces déjà dépassées ou contradictoires :

– Sur les difficultés générées par la gestion de la détention

Des perspectives d’amélioration nous ont été présentées :

– des bureaux équipés de tables et de chaises

– la garantie de pouvoir recevoir les détenus convoqués en entretiens

Une réforme des mouvements sur la Maison d’Arrêt est supposée intervenir dès
le 27 avril avec la promesse de régler ces mêmes difficultés ainsi que d’assurer la
sécurité des agents.

Un certain nombre de tâches indues ou de dysfonctionnements de la Maison
d’arrêt se répercutant sur le SPIP ont été listés et étaient censés être réglés sans délai.

L’équipe attend toujours…

– Sur les difficultés générées par la Direction du SPIP

Le projet de confier le suivi des semi-libres au milieu ouvert semble des plus
incertains. En un mois, le DFSPIP a déjà présenté à son équipe 3 propositions
contradictoires et n’a de cesse de changer son discours en fonction de ses interlocuteurs.
La proposition de l’équipe d’intégrer l’Assistante de Service Social dans la prise en
charge des semi-libres ou sur les permanences arrivants semble se refermer.
Le DFSPIP s’était pourtant ouvertement engagé à réfléchir à cette proposition à
l’issue de la réunion du 31 03 15.

Néanmoins, il vient récemment de lui confier de nouvelles missions en milieu ouvert
qui devraient pourtant relever du droit commun et souhaite vivement la voir intervenir en
dehors de sa résidence administrative d’affectation, en l’espèce le CD de Salon-de-
Provence, qui bénéficie pourtant déjà d’une permanence régulière assurée par une AS du
CCAS de Salon-de-Provence intervenant en détention.

Lassée des incertitudes liées à sa fiche de poste, la collègue ASS a, depuis,
demandé sa mutation…

La définition des priorités dans les missions du SPIP reste en cours de réflexion.
L’équipe l’a déjà dit, au point où nous en sommes la seule solution est de « définir des
priorités dans les priorités ». Ce dernier point semble être une véritable difficulté pour le
DFSPIP pour qui tout est prioritaire…

Le DFSPIP demande la désaffectation immédiate des prévenus. Nous n’en
voyons pas l’intérêt si ce n’est de faire diminuer le nombre de détenus affectés par CPIP
par un formidable jeu mathématique. Nous lui rappelons, une fois encore, que nous
sommes contre cette opération. En effet, le DFSPIP propose la mise en place d’une
permanence prévenus gérée par le DPIP (qui ne peut faire que des journées de 24h) et
qui, en fonction des situations, déléguera à un CPIP. Où est la plus value ? La charge de
travail restera la même et perdra toute cohérence, celle du DPIP augmentera par la même
occasion alors même qu’elle est déjà conséquente du fait de l’absence d’un personnel
administratif.

Certes, il peut nous l’imposer. Mais, étant donné qu’elle touche à l’organisation de
service, il ne peut ignorer que cela devra passer par le CT.

La CAP de mobilité d’avril dernier a laissé 6 postes vacants sur la résidence
administrative d’Aix qui, dans le meilleur des cas, seront pourvus par des sortants
d’école. Les renforts exceptionnels annoncés depuis plusieurs mois et justifiant le travail
de réorganisation de service se transforment donc en une diminution immédiate des
moyens humains de l’équipe. La perspective de renfort réel ne pourra donc se faire
qu’à partir de leur titularisation et sous réserve que les conditions de travail sur
Luynes ne les poussent pas à fuir. Dès lors, comment nous demander de réfléchir à ce
projet de réorganisation totalement irréalisable ?

Par ailleurs, les modalités d’accueil de ces nouveaux collègues nous semblent
un enjeu important qui doit nécessairement être clarifié avant toute réflexion sur
l’organisation du service. Rappelons qu’ils seront en formation et que leur charge de
travail devra nécessairement être progressive, limitée et accompagnée par un titulaire.
En résumé, les incertitudes et les difficultés soulevées par l’équipe il y a un mois
sont toujours d’actualité. Il est vrai que quelques pistes ont été ouvertes pour
améliorer la situation, mais certaines sont déjà tombées en désuétude et aucune
n’a encore abouti.

Dès lors que les conditions matérielles (convocations et bureaux dédiés) et de
sécurité seront réunies, nous tenterons un retour en détention. Nous resterons
particulièrement attentifs aux conditions de ce dernier et à l’avancée de nos
revendications.

La CGT SPIP 13 et le SNEPAP FSU

Aix-en-Provence, le 24/04/2015

Version imprimable Tract luynes le 24 04 2015