CGT SPIP 93 : Lettre ouverte au Garde des Sceaux

Monsieur Le Garde des Sceaux

 

C’est aussi l’état d’urgence dans les Services Pénitentiaires d’Insertion et de Probation. Il n’y a pas que les tribunaux et les prisons qui vont mal, les SPIP ont aussi leur part continue de souffrance.

On oublie très souvent les personnels d’insertion et de probation et leur rôle oh combien important dans la prévention, l’accompagnement et la réinsertion des personnes condamnées.

On oublie l’empilement des lois et mesures pénales, la pluralité de nos missions.

On oublie les conditions et la charge de travail, la dégradation du service public.

On se gargarise de nouvelles prises en charge, de méthodes et d’outils d’évaluation (validation scientifique oblige) et on omet le principal : TOUT cela demande du temps, de la disponibilité, un nombre rationnel de personnes à suivre, des moyens conséquents et adaptés aux évolutions socio-économiques et aux problématiques rencontrées par les personnes placées sous main de justice.

Nous, on n’a pas oublié le sens de l’action publique, la notion d’intérêt général, la nécessité et l’utilité du travail bien fait. On n’a pas oublié de participer, de s’investir, de s’adapter.

On oublie encore moins le mépris de notre administration, le désarroi, l’épuisement physique et psychique des personnels et la colère qui monte.

Nous demandons une amélioration nette de nos conditions de travail avec une vraie prise en compte des réalités et des spécificités des terrains.

Nous demandons un traitement équitable des agents, une place effective et consacrée de la filière insertion et probation.

Nous réclamons légitimement une revalorisation indemnitaire et statutaire, au regard des missions exercées et des responsabilités liées à notre fonction.

 

Le SPIP de Pantin a ses portes ouvertes, M. Le Ministre.

Vous pourrez constater par vous même, un exemple parmi d’autres, de l’étendue des dégâts qui ravagent les SPIP.

 

Fait à Pantin, le 18/02/2016

 

(Trac t17 février 2016)