SPIP NANCY : LE TEMPS DES ACTES !!

Ce Jeudi 16 mai, 16 personnels d’insertion et de probation et personnels administratifs, syndiqués ou non, se sont retrouvés en assemblée générale pour dénoncer leurs conditions de travail, leur charge de travail, et l’insécurité dans laquelle ils sont amenés à travailler. Depuis septembre 2018 l’équipe supporte des charges de travail inacceptables. Les personnels de direction, bien qu’ayant développé un mode dégradé temporaire consistant notamment à décaler les délais de rédaction de rapports, continuent d’affecter toute la masse de suivis qui émane du service de l’application des peines.

Nous avons largement rappelé notre charge de travail lors de précédents tracts, restés sans réponse à ce jour. Rappelons que l’étude d’impact annexée à la Loi pénitentiaire du 24 novembre 2009 estimait nécessaire de réduire le nombre de dossiers suivis par chaque CPIP à 60. Cela fait donc 10 ans : depuis, de nombreuses réformes ont vu le jour, et notre situation s’est largement dégradée. L’idée même d’approcher un jour ce ratio nous paraît tout à fait fantasque.

Derrière ces « dossiers », « mesures », « suivis », existent des personnes, dont on nous confie le suivi, dont on nous demande de contrôler le respect de leurs obligations, dont on attend de nous qu’on les accompagne au mieux sur le chemin de la désistance.

Derrière les « CPIP », « ANT », « PA », « AS » existent des personnes, des professionnels qui souffrent de se trouver dans l’incapacité de prendre en charge ces usagers du Service Public de la Justice, de les expédier faute de temps, de ne pas être en mesure de rendre des rapports de qualité, de ne pas être en mesure de faire correctement leur métier et rendre au public le service qui lui est dû, faute de moyens.

Nous avons décidé tous ensemble de nous faire entendre et de dire STOP à cette violence institutionnelle qui met notre santé en danger. Nous ne supportons plus l’indifférence, le mépris de notre administration face à nos problématiques.

Ainsi dès maintenant et jusqu’à nouvel ordre, nous avons décidé unanimement :

  • de cesser toute activité collective.
  • de contacter les parlementaires des circonscriptions concernées par le SPIP de Nancy, et de les alerter sur l’état de notre service, qui va devoir encaisser prochainement sans renfort : ET l’approvisionnement en personnels pour l’agence nationale du TIG au mépris des terrains, ET la loi justice de mars 2019 ET l’ouverture d’un quartier personnes radicalisées au CP de Nancy fin 2019 ET la sytématisation de la Libération sous Contrainte.
  • de faire remonter mensuellement et individuellement auprès de nos cadres et de la DISP Est Strasbourg NOS chiffres (les vrais, ceux qui concernent les personnes pour qui on intervient).
  • de faire remonter mensuellement auprès de nos cadres et de la DISP Est Strasbourg le nombre de personnes convoquées au SPIP.
  • de saisir la médecine du travail.
  • de saisir le CHSCT départemental.
  • Enfin à la majorité nous avons décidé du boycot de la formation obligatoire RPO que notre direction compte nous imposer en juin 2019, au mépris total de notre charge de travail actuelle.

Mesdames et Messieurs les directrices et directeurs, locaux ou régionaux, nationaux, il est temps d’écouter vos équipes et de leur venir en aide. Au-delà d’une politique pénitentiaire, c’est une obligation morale qui vous incombe : vous devez protéger vos personnels !

Fait à Nancy le 17 Mai 2019

SNEPAP-FSU et CGT Insertion Probation