Etat d’urgence – Loi anti terrorisme Il faut d’urgence défendre la démocratie !

Billet d’actualité UFSE-CGT du 7 juillet 2017 – Encore une prorogation de l’état d’urgence !

Le Parlement vient de proroger jusqu’au 1er novembre 2017 l’état d’urgence. C’est la 6ème prolongation de ce régime d’exception (assignations à résidence, perquisitions administratives, etc.), mis en place au soir des attentats du 13 novembre 2015.

Il était pourtant grand temps d’en finir avec l’état d’urgence qui a montré son inefficacité pour lutter contre le terrorisme, mais dont les abus et détournements ont clairement été mis en lumière.

Le Conseil Constitutionnel a ainsi récemment censuré les interdictions de séjour utilisées comme interdictions de manifester mais qu’à cela ne tienne, le Parlement les a réintroduits dans la loi sur l’état d’urgence !

L’état d’urgence restreint en profondeur nos libertés fondamentales et génère des entraves aux libertés syndicales et à la liberté de manifester.

Instrumentalisant les peurs des citoyen-nes, le gouvernement Macron pousse toujours plus loin la surenchère sécuritaire. L’état d’urgence sera prorogé une dernière fois pour avoir tout simplement le temps d’inscrire une grande partie de ces mesures de police administrative dans le droit commun à travers un projet de loi anti terrorisme qui sera débattu au Sénat dès le 18 juillet !

La CGT n’est pas dupe, derrière une conception très extensive de l’ordre public, ces mesures de police administrative pourront être utilisées, comme elles l’ont été dans le cadre de la mobilisation contre la Loi El Khomri, pour tenter d’intimider les militant.e.s et manifestant.e.s qui s’organisent actuellement pour exiger le progrès social !

Ce contexte sécuritaire et les politiques publiques d’austérité impactent également nos missions de service public et nos conditions de travail au sein de la Fonction Publique d’Etat.

Si nous souhaitons la fin des actes terroristes sur notre territoire et ailleurs, nous n’acceptons pas que cette bataille soit instrumentalisée pour restreindre nos libertés, pour restreindre les missions de service public, pour stigmatiser et diviser la population.

Communiqué confédéral – Loi antiterrorisme

Il faut d’urgence défendre la démocratie !

jeudi 6 juillet 2017

Aujourd’hui, l’assemblée nationale a voté la prolongation de l’état d’urgence pour la 6ème fois depuis les attentats de novembre 2015. L’état d’urgence dont les mesures sont attentatoires aux libertés individuelles et collectives a démontré son inefficacité pour contrer le terrorisme et a été largement détourné pour établir un contrôle social exorbitant sur les citoyens-e-s, manifestant-e-s et militant-e-s.
L’interdiction du droit de manifester, censurée par le Conseil constitutionnel le 9 juin dernier, a été réintroduite dans les textes par amendement le 28 juin.
Annonçant lors de son intervention devant le Congrès le 3 juillet qu’il « rétablirait les libertés aux Français en levant l’état d’urgence en automne », Emmanuel Macron a omis de dire qu’il comptait, après une dernière prolongation, faire voter une loi antiterrorisme faisant de l’état d’urgence un état permanent, inscrivant dans le droit commun les dispositions d’atteintes aux libertés individuelles et collectives, tels : les périmètres de protection avec fouille corporelle et de véhicule, le fichage généralisé de tous les voyageurs, l’assignation à résidence, le placement sous bracelet électronique, les perquisitions administratives, etc.
Derrière la démagogie sécuritaire du gouvernement qui instrumentalise les peurs, se cache la volonté de se doter de tout un arsenal pour tenter d’intimider les militant-e-s et, ainsi, museler toute forme de résistance et de mobilisation pour le progrès social et contre la casse des acquis sociaux.
La CGT réaffirme la nécessité de défendre les valeurs de démocratie, de solidarité et de paix.
Face aux mauvais coups et à l’urgence d’obtenir de nouveaux droits et de défendre la démocratie, la CGT continue avec détermination à développer les luttes pour la satisfaction de nos revendications et propositions.

Montreuil, le 6 juillet 2017